Compétitivité contre libertés
...ou comment la soi-disant nécessité économico-industrielle doit primer sur toute notion de protection des droits individuels...
Il faudra le rĂ©pĂ©ter, encore et encore : la reconnaissance faciale est une technologie exceptionnellement invasive, dĂ©shumanisante et Ă©laborĂ©e Ă terme pour la surveillance et le contrĂŽle permanente de lâespace public. Comme nous le disions il y a dĂ©jĂ quelques semaines, elle « attribue au visage, non plus une valeur de personnalitĂ©, lâexpression mĂȘme de la singularitĂ© dâune personne humaine, mais une fonction de dĂ©nonciation ». Elle promet un contrĂŽle invisible et indolore (on ne sait pas quand une camĂ©ra prend notre visage, contrairement au relevĂ© des empreintes ou de lâADN par exemple) pour nous imposer une vĂ©rification dâidentitĂ© « permanent[e] et gĂ©nĂ©ral[e] ».Et ne tombons pas dans le piĂšge de la confusion lexicale organisĂ©e entre « reconnaissance faciale » et « comparaison faciale », oĂč la seconde serait moins importante que la premiĂšre : en plus de participer Ă lâentraĂźnement des algorithmes, lâauthentification par reconnaissance faciale prĂ©pare, banalise et nous entraĂźne vers lâidentification constante et gĂ©nĂ©ralisĂ©e sur la voie publique.
Il nâexiste pas de « reconnaissance faciale Ă©thique » ou dâusage raisonnĂ© dâune surveillance biomĂ©trique intrinsĂšquement totalitaire. Seule lâinterdiction est envisageable.
Les contentieux ouverts par la Quadrature du net sur le sujet :
â recours contre lâexpĂ©rimentation dans 2 lycĂ©es de la rĂ©gion PACA : âșhttps://www.laquadrature.net/2019/10/15/reconnaissance-faciale-dans-les-lycees-debat-impossible (avis nĂ©gatif de la CNIL en novembre 2019)
â recours contre le dĂ©cret autorisant ALICEM (« Authentification en ligne certifiĂ©e sur mobile » qui conditionne la crĂ©ation dâune identitĂ© numĂ©rique Ă un traitement de reconnaissance faciale obligatoire : âșhttps://www.laquadrature.net/2019/07/17/la-quadrature-du-net-attaque-lapplication-alicem-contre-la-generalisat (pourtant dĂ©clarĂ© illĂ©gal par la CNIL)
â demande dâabrogation de TAJ (« fichier de traitement des antĂ©cĂ©dents judiciaires » qui permet de faire de la reconnaissance faciale Ă partir de photographies de personnes « mises en cause » lors dâune enquĂȘte) : âșhttps://www.laquadrature.net/2019/11/18/la-reconnaissance-faciale-des-manifestants-est-deja-autorisee
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