• Changement à la tête du lobby des banques françaises | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/changement-a-la-tete-du-lobby-des-banques-francaises-1144281

    Ce n’est pas la première fois que cette énarque fait un aller-retour entre le privé et le public. Elle était sous-directrice du Trésor, en charge des banques, de 2002 à 2007, avant d’aller rejoindre la Fédération nationale du Crédit Agricole comme directrice générale adjointe, pour ensuite intégrer le cabinet du Premier ministre en 2010.
    Aller-retours public-privé

    Sa nomination, validée par le Secrétariat général du Gouvernement (SGG), pourrait faire froncer des sourcils, même si ses nouvelles fonctions seront essentiellement techniques et non politiques. Marie-Anne Barbat-Layani assume en tout cas son parcours, jugeant fertile les échanges entre les sphères publiques et privées.

    « Comment le lobby bancaire colonise le ministère de l’économie et des finances »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/30/comment-le-lobby-bancaire-colonise-bercy_6021137_3232.html

    Sans que l’information ne fasse grand bruit, Marie-Anne Barbat-Layani, jusqu’alors directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), a été nommée, le 30 octobre, secrétaire générale des ministères économiques et financiers. L’ancienne représentante des grandes banques françaises va gérer ces ministères, et notamment y décider des recrutements – et des suppressions de postes. Plus personne ne s’inquiète de ces allers-retours entre la fonction publique dirigeante et le secteur bancaire. Que plus personne alors ne s’étonne non plus de voir l’intérêt d’un seul secteur nous gouverner tous.

    La FBF ne s’est pas vantée de cet intéressant transfert et s’est contentée du pudique et laconique communiqué suivant : « Ayant choisi de saisir une nouvelle opportunité professionnelle, Marie-Anne Barbat-Layani a demandé à être déchargée de ses responsabilités de directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF) et de l’Association française des banques (AFB) à compter de ce jour. » C’est un retour aux sources pour cette inspectrice des finances qui avait débuté sa carrière au Trésor, puis servi dans différents cabinets ministériels, avant de valoriser ses compétences dans un grand groupe bancaire français, de retourner en cabinet et de diriger, en 2013, la défense des intérêts des banques en prenant la direction de la FBF. Sa prédécesseure, Ariane Obolensky, était elle aussi issue du Trésor. Son successeur par intérim, Benoît de La Chapelle Bizot, vient également des cabinets ministériels et de la représentation permanente française auprès des institutions européennes, parcours appréciable pour la FBF qu’il avait rejointe en 2014 en tant que directeur général délégué.
    Rothschild et les présidents de la République

    Cette intrication entre la haute fonction publique et le secteur bancaire est forte et ne date pas d’hier. Les représentants ou les dirigeants du secteur bancaire sont, pour la plupart, issus de la direction de nos ministères financiers. Réciproquement, Georges Pompidou travaillait à la banque Rothschild avant de devenir premier ministre, en 1962, puis président de la République, en 1969, traçant la voie à d’autres, dont Emmanuel Macron, passé par la même banque.

    Avec le temps, les habituels allers simples se sont transformés en allers-retours répétés, du secteur public au secteur privé, de la haute fonction publique au secteur bancaire et vice-versa. Le « pantouflage » a laissé place aux « portes tournantes ».

    #banque #pantouflage #haute_fonction_publique #Bercy