Depuis la crise des subprimes en 2008, quand il est question de finance internationale, on songe aux banques Lehman Brothers ou Goldman Sachs. Avec raison. Mais il est un autre nom, moins connu du grand public : #BlackRock. Un groupe américain de gestion d’actifs qui brasse 6 000 milliards de dollars, soit deux fois le produit intérieur brut (PIB) de la France. C’est vers lui que se sont tournés, en 2008, nombre de gouvernements proches du naufrage économique. Son #algorithme porte un nom évocateur, #Aladdin. Sauf que l’histoire n’a rien d’un conte des Mille et Une Nuits. Dans le conte, le garçon des rues, Aladin avec un seul « d », s’enrichit avec l’aide d’un génie. Chez BlackRock, c’est le logiciel Aladdin qui enrichit l’entreprise. « Le programme réalise chaque semaine 200 millions de calculs afin de conseiller, ou déconseiller, certains placements », est-il souligné. Surtout, BlackRock et son fondateur, Larry Fink, sont accusés de s’enrichir en investissant dans des entreprises peu recommandables. Le groupe figure, entre autres, parmi les actionnaires du spécialiste allemand de l’armement, Rheinmetall, « qui continue de vendre des armes à l’Arabie saoudite (engagée dans l’actuel conflit au Yémen – NDLR), par l’intermédiaire de filiales, et ce, malgré l’interdiction d’exporter décrétée par le gouvernement allemand », pointe le commentaire. Cela n’empêche pas Larry Fink de se livrer régulièrement à des déclarations publiques en faveur de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Des propos que le documentaire confronte à la réalité d’un géant financier n’ayant, bien sûr, d’autre boussole que le taux de profit. Face à l’empire BlackRock, la résistance, cependant, s’organise. Et commence à payer. Ainsi, en Allemagne, où le groupe est actionnaire de Deutsche Wohnen, société immobilière dénoncée pour ses pratiques spéculatives, les autorités, sous la pression des citoyens, ont fini par décréter un gel des loyers d’une durée de cinq ans. Mais il en faudra bien davantage pour faire reculer le mastodonte de la finance internationale.
Laurent Etre