Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • #Gail_Dines et #Robert_Jensen : La pornographie sape la base du mouvement #MeToo
    https://tradfem.wordpress.com/2019/12/10/la-pornographie-sape-la-base-du-mouvement-metoo


    Charde Jackson, travailleuse en restauration rapide, brandit une affiche lors d’une manifestation contre le harcèlement sexuel, dans un McDonald’s de St. Louis, le 18 septembre 2018. Une grève nationale, déclenchée par l’organisation Fight for 15, est survenue après que des travailleuses de la chaîne McDonald’s aient porté plainte contre l’entreprise en mai. (Nick Schnelle/New York Times)

    Avec le traitement en manchettes d’allégations contre le Prince Andrew et son association avec (le milliardaire pédophile) Jeffrey Epstein, le mouvement #MeToo poursuit une longue lutte contre le harcèlement et les agressions sexuelles, en rejetant l’idée que les femmes existent pour le plaisir sexuel des hommes.

    Mais parallèlement au succès croissant de ce mouvement, l’industrie de la pornographie continue de prospérer en présentant des images explicites qui sexualisent exactement cette notion, celle que les femmes existent pour servir les désirs des hommes, quels que soient ces désirs, sans égard à la quantité d’humiliation et de souffrance qu’ils imposent aux femmes.

    La contradiction est évidente : au moment où les hommes commencent à être tenus responsables de l’utilisation de leur pouvoir pour manipuler et agresser sexuellement des femmes, l’industrie de la pornographie continue de socialiser les hommes à adopter précisément ces comportements. Il est temps pour le mouvement #MeToo — et pour le féminisme de façon plus générale — d’inclure une critique de la pornographie dans le projet d’abolition de la violence à l’égard des femmes.

    La société étatsunienne est inondée de divertissements et de publicités qui présentent les femmes comme des objets sexuels plutôt que comme des êtres humains à part entière, et ces messages ne sont nulle part aussi intenses que dans la pornographie. Est-ce important ? Bien sûr, parce que les images des médias de masse jouent un rôle important dans la culture contemporaine, et parce que des sociétés à but lucratif façonnent ces images médiatiques.

    Tradustion : #Tradfem
    Version originale : https://www.houstonchronicle.com/opinion/outlook/article/Pornography-undermines-the-MeToo-movement-14882621.php
    #pornographies #violences_masculines