• Le général iranien Soleimani tué par les États-Unis en Irak - Monde - LeTelegramme.fr
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    Les États-Unis ont confirmé avoir mené un raid en Irak qui a mené à la mort du puissant général iranien Qassem Soleimani. Le guide suprême iranien a appelé à la « vengeance ».

    Le puissant général iranien Qassem Soleimani, émissaire de la République islamique en Irak, et un dirigeant pro-iranien ont été tués tôt ce vendredi dans un raid américain à Bagdad, une « escalade extrêmement dangereuse » selon l’Iran qui intervient trois jours après l’attaque inédite contre l’ambassade américaine.

    Le guide suprême iranien Ali Khamenei a notamment appelé à la « vengeance ». « Le martyre est la récompense de son inlassable travail durant toutes ces années (…). Si Dieu le veut, son œuvre et son chemin ne s’arrêteront pas là, et une vengeance implacable attend les criminels qui ont empli leurs mains de son sang et de celui des autres martyrs », a dit l’ayatollah Khamenei sur son compte Twitter en farsi.

    Peu après l’opération, le Pentagone a annoncé que le président américain Donald Trump avait lui-même donné l’ordre de « tuer » Soleimani, un dirigeant des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique. Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrés à l’État irakien, est également mort dans ce bombardement.
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    Le raid américain, qui a visé un convoi de véhicules dans l’enceinte de l’aéroport de Bagdad, a tué en tout au moins neuf personnes au total, selon des responsables des services de sécurité irakiens.
    L’autre grande figure tuée est Abou Mehdi al-Mouhandis, véritable chef opérationnel du Hachd al-Chaabi et lieutenant du général Soleimani pour l’Irak depuis des décennies.

    Les deux hommes, dont l’enterrement aura lieu samedi selon le Hachd, étaient sous sanctions américaines et cette coalition paramilitaire pro-Iran est aujourd’hui au cœur de toutes les attentions en Irak.

    Si le Hachd a combattu à partir de 2014 aux côtés des troupes irakiennes et de la coalition internationale antijihadistes emmenée par les États-Unis, ses factions les plus pro-iraniennes -pour certaines nées dans la lutte contre l’occupation américaine de 2003 à 2011- sont désormais considérées par les Américains comme une menace plus importante que le groupe EI.

    Mardi, ce sont ses combattants et ses partisans qui se sont livrés par milliers à une démonstration de force inédite en Irak. Ils ont déferlé dans la Zone verte de Bagdad où se trouve l’ambassade américaine, ont attaqué la chancellerie à coups de béliers de fortune et ont tracé des graffitis sans équivoque sur les murs. « Non à l’Amérique », disait l’un, « Soleimani est mon chef », affirmait un autre.
    Cet épisode inédit semblait terminé mercredi avec le retrait des pro-Iran de la Zone verte, sur ordre du Hachd.

    Mais les morts de vendredi donnent de plus en plus de consistance à la menace qui pèse depuis des mois sur l’Irak : que son sol se transforme en un champ de bataille par procuration pour l’Iran et les États-Unis.