Mondes Sociaux

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  • Selon l’historien Jules Michelet, « les hommes ont pris la Bastille, les femmes ont pris le roi ». Retour sur quelques lieux communs sur la place et le rôle des femmes dans la Révolution française #genre #histoire #femmes #révolution

    https://sms.hypotheses.org/22395

    L’historien Jules Michelet écrivait dans son Histoire de la Révolution française « Les hommes ont pris la Bastille, les femmes ont pris le roi », soulignant ainsi le rôle moteur des femmes dans les événements révolutionnaires. Si de grandes figures comme Olympe de Gouges, Charlotte Corday, Madame Roland et Théroigne de Méricourt sont restées dans les mémoires, elles ne résument pas à elles seules la condition féminine et les attentes sociales et politiques des femmes pendant cette période. L’ouvrage de Christine Le Bozec Les femmes et la Révolution (1770-1830), permet de revenir sur certains lieux communs à propos de la place et du rôle des femmes au cours de la Révolution française.

    Le premier cliché concernant cette période renvoie à une supposée liberté des femmes du XVIIIe siècle que les révolutionnaires auraient cherché à réduire : « Il est courant, voire banal, […] d’affirmer qu’au XVIIIe siècle les femmes étaient libres, pour ne pas dire libérées. La Révolution française les aurait privées de leurs droits, de leurs acquis et des avancées dont elles pouvaient se prévaloir […]. » Ces femmes indépendantes tiennent des salons où se succèdent savants, artistes, intellectuels et philosophes. Or, elles ne sont pas représentatives de la condition féminine dans son ensemble, constituant plus l’exception que la règle (...)

    • Le boulanger, la boulangère et le petit mitron
      https://blogs.mediapart.fr/vingtras/blog/061012/le-boulanger-la-boulangere-et-le-petit-mitron

      L’été 1789 fut l’été de tous les dangers pour la monarchie. Ebranlée en juillet par la prise de la Bastille, symbole du pouvoir absolu, elle fut à nouveau mise à l’épreuve les 5 et 6 octobre par une marche des femmes des faubourgs sur Versailles afin de ramener à Paris la famille royale. Journées révolutionnaires restées célèbres par ce cri du peuple : « Nous ramenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron ».

      Cet événement dont les féministes pourraient commémorer l’anniversaire marque, pour la première fois dans notre histoire, le rôle majeur des femmes dans un processus révolutionnaire. Car ce « kidnappage » de la monarchie permit non seulement d’obtenir la signature du roi pour sanctionner la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » mais aussi et surtout de mettre la famille royale sous la surveillance du peuple de Paris.

      C’est un banquet qui a mit le feu aux poudres et a déclenché ces « Journées d’Octobre ».
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