• En Israël, le « triangle » arabe ne veut pas devenir une enclave palestinienne - Le Point
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    Colonies juives contre « triangle » arabe ? Le plan américain pour le Moyen-Orient soutient l’annexion de colonies en échange du transfert de souveraineté vers un futur Etat palestinien de villes et villages arabes israéliens qui refusent toutefois ce troc « racial ».

    Un détail du plan annoncé cette semaine par le président américain Donald Trump n’a pas échappé aux habitants d’Oum al-Fahm, village arabe israélien perché sur des montagnes verdoyantes où trônent des mosquées aux dômes argentés, dorés ou turquoise.

    Dans le cadre d’un « échange » de territoire, les Etats-Unis proposent de transférer le contrôle de 14 villes et villages où vivent plus de 260.000 Arabes israéliens —appelé le « triangle » arabe—, d’Israël à un éventuel Etat palestinien.

    « Ces communautés étaient initialement désignées pour tomber sous le contrôle jordanien lors des négociations de la ligne d’armistice de 1949, mais ont finalement été retenues par Israël pour des raisons militaires (...) Les communautés de la région du triangle feraient partie de l’Etat palestinien », peut-on lire dans le document.

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    Répercussions politiques

    Selon Youssef Jabareen, le plan américain risque de « réduire » la population arabe israélienne et donc « d’affaiblir » cette minorité qui représente environ 20 % de la population de l’Etat hébreu, soit 1,8 million de personnes.

    En retirant 260.000 personnes de cette population, c’est tout le reste de la minorité qui craint de voir son poids démographique et donc politique remis en cause.

    Pour l’ONG Adala, qui défend les droits de cette minorité, « le transfert forcé (de statut) de citoyens palestiniens arabes d’Israël » s’apparente à un changement « démographique à motivation raciale ».

    La Liste unie des partis arabes avait joué un rôle important en soutenant le rival de Benjamin Netanyahu, Benny Gantz, comme Premier ministre à l’issue des dernières élections.

    Malgré cet appui, M. Gantz n’avait pas réussi à rassembler une majorité de sièges pour former le gouvernement ce qui a favorisé de nouvelles élections dans un mois.

    Or Benny Gantz défend le plan de paix américain et a même demandé au Parlement de voter en sa faveur, ce qui lui attire des critiques dans la population arabe.

    Pour l’ancien député arabe israélien Mohammed Barakeh, le choix lors des législatives sera clair dans les rangs de la minorité : « ce sera la Liste arabe contre l’ensemble de l’establishment politique israélien ».

    #deal_du_siècle