• Un patient atteint d’un cancer se suicide dans un hôpital, la CGT pointe du doigt « un défaut de prise en charge »
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    Le drame a eu lieu dans la nuit du 26 au 27 janvier. Un patient de 68 ans a mis fin à ses jours à l’hôpital de Pithiviers (Loiret). Souffrant d’un cancer en phase terminale, il était hospitalisé en soins palliatifs, rapportent France-Bleu Loiret et le quotidien local « la République du Centre ». Pour la CGT, il s’agit de la conséquence directe d’un « défaut de prise en charge ».

    « Ce patient, qui souffrait d’une maladie incurable, avait déjà essayé d’attenter à ses jours peu de temps auparavant mais rien n’a été fait pour l’entourer, faute de moyens et de personnel », accuse Sylvie Bertuit, infirmière et secrétaire départementale du syndicat CGT Santé, dans un communiqué. Elle accuse directement la direction d’être responsable de sa mort.
    « Nous assistons à l’effondrement de l’hôpital public »

    « C’est un patient qui a gémi de douleur pendant trois jours et qui n’a pas pu bénéficier de l’écoute dont il avait besoin. L’équipe n’a pas été en capacité de soulager sa douleur physique ni sa douleur psychique. C’est de la médecine du XIXe siècle », déplore l’infirmière, citée par « la République du Centre ».

    Le centre hospitalier de Pithivers n’a plus de psychologue formé à l’accompagnement des patients en fin de vie, souligne Sylvie Bertuit, rappelant qu’il s’agit pourtant d’une « obligation légale ». Le patient ayant déjà fait une tentative de suicide, l’infirmière s’étonne qu’il ait été hospitalisé au troisième étage, alors même que les escaliers ne présentent pas de filets anti-suicides.

    Interrogée par France-Bleu, Dominique Chéron, aide-soignante et représentante CGT à l’hôpital de Pithiviers, confie que l’équipe soignante « s’en est voulu » de ne pas pouvoir venir en aide au patient en raison de leur trop lourde charge de travail. Selon la radio publique, la nuit, on compte une infirmière pour 20 patients.

    La direction du centre hospitalier régional d’Orléans, auquel le centre hospitalier de Pithiviers est rattaché, a réagi dans un communiqué laconique, expliquant que « cet événement indésirable grave (EIG) a été déclaré aux autorités compétentes » et assure que des mesures seront prises pour « améliorer le dispositif de prévention du suicide des patients hospitalisés ». Une enquête devrait être lancée par l’Agence régionale de santé.

    #suicide #hôpital #cancer #EIG

    • Les filets anti-suicides, et les chambres capitonnées, pour ne plus entendre hurler de douleur les patients, et éviter qu’ils ne salissent les escaliers et ainsi éviter que les patients ne se comportent en « indésirables graves » (Patients Indésirables Graves, PIG)... Le Graal de la modernité en somme, sans nécessité d’ajouter du personnel.