• La révolution silencieuse de la prime d’activité
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    Instituée en 2016, la Prime d’activité a été mobilisée pour répondre au mouvement des Gilets jaunes. Cette mesure, réservée aux personnes qui ont un travail, est révélatrice de l’étatisation croissante de la #protection_sociale, également à l’œuvre dans les réformes de l’assurance chômage et des retraites.

    #Société #État-providence #pauvreté #Etat
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200204_pandu.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200204_pandu.docx

    • Le soutien à la prime d’activité dit, en négatif, l’absence de légitimité croissante des revenus pour celles et ceux qui ne travaillent pas, de même que l’importance de l’accompagnement social est court-circuitée par le développement de cette prestation au prisme exclusivement monétaire. Les deux éléments qui ont marqué l’année 2019 sont donc en forte cohérence idéologique, même s’ils tiennent à des logiques hétérogènes. Tous deux signalent à quel point les groupes constitués sur une base socio-professionnelle cèdent la place à des cadres d’intelligibilité et de mise en forme du monde social où les ménages (catégorie que l’on peut et doit bien sûr entendre au sens fiscal mais également au sens d’une unité de mesure fondamentale de la statistique publique produisant des indicateurs de niveau de vie par exemple, au sens d’un principe de vision et de division du monde social) l’emportent.

      De ce point de vue, la France pourrait être en train de s’engager dans une trajectoire institutionnelle à la fois proche et différente de celle des États-Unis. Proche dans la mesure où le développement de l’Earned Income Tax Credit a été spectaculaire au cours des dernières décennies, du fait du soutien bipartisan dont cette prestation qui cible les travailleurs pauvres dispose, et des effets démontrés de réduction de la pauvreté de cette prestation. La trajectoire est néanmoins différente dans la mesure où il est clair, aux États-Unis, que le soutien aux bas revenus s’est substitué aux prestations pour les pauvres qui ne travaillent pas, tandis que la France articule ces deux formes de prestation. Néanmoins, une diminution tendancielle des niveaux de financement des prestations non-liées à l’emploi, comme le sont les Aides Personnalisées au Logement ou le Revenu de Solidarité Active, peuvent laisser penser qu’une évolution semblable, quoique moins radicale, puisse être en cours. Il suffit de lire les conclusions d’une note de France stratégie, organisme rattaché au Premier ministre, et mentionnée en exergue de cet article, pour se convaincre que cette dégradation de la situation des pauvres qui ne travaillent pas est déjà un fait avéré.

      #guerre_aux_improductifs #surnuméraires