• Hors-Série - Des entretiens filmés avec de la vraie critique dedans
    https://www.hors-serie.net/Dans-le-Texte/2020-02-15/Je-n-ai-qu-une-langue-ce-n-est-pas-la-mienne-id391

    Qu’est-ce donc qu’écrire dans la langue de celui qui a historiquement réduit au silence notre langue d’origine et celle de nos ancêtres, langue bannie comme un vulgaire dialecte domestique et dont il faut nécessairement se départir si l’on aspire à quelque reconnaissance littéraire, accordée par ces professionnels de la littérature concentrés de l’autre côté de la Méditerranée ? On sait à quel point la littérature algérienne est toute entière frappée par l’expression de cette douleur identitaire encore vive, marquée par le souvenir d’une mère sacrée à jamais perdue** – « la langue maternelle » – ou d’un village de fellahs enseveli sous les feux d’une modernité broyeuse d’identités ancestrales. On réalise ici, grâce au très beau travail de Kaoutar Harchi, que cette histoire de souffrances est aussi – et surtout – une histoire de luttes que mènent chacun à leur manière les écrivains algériens afin de franchir clandestinement les frontières de la légitimité littéraire.

    #langue #post-colonial