• Oui, Israël veut la paix — après s’être débarrassé des Palestiniens
    Par Orly Noy, 17 février 2020 | Source : +972 | Trad. de l’anglais : CG pour l’Agence Média Palestine

    https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/02/19/oui-israel-veut-la-paix-apres-setre-debarrasse-des-palestiniens

    Un panneau affiché à Tel Aviv par le Israeli Victory Project (IVP, Projet de la victoire israélienne) d’extrême-droite montre les dirigeants palestiniens Ismail Haniyeh et Mahmoud Abbas, les yeux bandés. La légende dit : « La paix se fait avec des ennemis vaincus ». (Oren Ziv)

    La semaine dernière, piétons et chauffeurs de Tel Aviv ont aperçu des panneaux particulièrement perturbants affichés dans toute la ville. Les panneaux, érigés par le groupe d’extrême droite « Projet de la victoire israélienne », montraient le président palestinien Mahmoud Abbas et le dirigeant du Hamas Ismail Haniyeh agenouillés, avec un bandeau sur les yeux, sur fond de destructions. La légende disait : « La paix se fait seulement avec des ennemis vaincus ».

    Dimanche matin, le maire de Tel Aviv Ron Huldai a ordonné que les panneaux soient démontés, disant que les images « incitaient à la sorte de violence qui rappelle l’Etat islamique et les Nazis ». Mais ce qui était vraiment perturbant à propos des panneaux n’est pas l’incitation. Israël n’a pas besoin de chefs de claque pour la violence qu’il exerce contre le peuple palestinien. Ce qui est particulièrement écoeurant est la manière dont le panneau expose à la vue de tous les aspects les plus sombres et les plus malsains du regard collectif d’Israël vis-à-vis de nos voisins.

    D’abord, le texte lui-même. « La paix se fait seulement avec des ennemis vaincus ». Quiconque espère mettre à genoux son ennemi (et les yeux bandés, pour faire bonne mesure) ne s’intéresse absolument pas à un protocole de paix — il s’intéresse seulement à la soumission. Voici l’amère vérité au coeur de tous les « pourparlers de paix » et des négociations avec les Palestiniens : Israël veut mettre à genoux les Palestiniens et les forcer à accepter de honteux accords de défaite, tout en remerciant les Israéliens des « concessions douloureuses » que nous avons été contraints de supporter. (...)