Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • « On nous demande de soigner le patient le plus rentable »
    â–șhttps://usbeketrica.com/article/on-nous-demande-de-soigner-le-patient-le-plus-rentable

    Quelques fois ça nous arrache, c’est difficile. Alors on fait de notre mieux, on opĂšre la nuit, parce qu’on n’a pas assez de salles d’opĂ©ration, on allonge nos temps de travail, on fait jusqu’à 14/15 heures en salle d’opĂ©ration pour opĂ©rer les patients qui attendent, et aprĂšs pour le lit, on verra. Donc la rentabilitĂ©, on en fait fi, mais c’est l’abnĂ©gation qui fait qu’on en fait fi. LĂ  je crains que ce systĂšme n’ait raison un jour de l’abnĂ©gation du corps soignant, c’est ça qu’on peut craindre. Quand vous mettez les ĂȘtres humains dans un Ă©tat de tension tel, bien Ă©videmment vous prenez ce risque.

    Bien sĂ»r je me fais beaucoup d’ennemis en disant ça, tout comme je me fais des ennemis quand je dis qu’il faut reverser un peu du privĂ© au public, mais quand mĂȘme, ça en vaut la peine
 Parce que le systĂšme public actuel, c’est quoi ? Vous gagnez 1 200 euros par mois, vous avez un problĂšme cardiaque grave et vous pouvez ĂȘtre opĂ©rĂ© par le plus grand chirurgien cardiaque d’Europe, du pays, croyez-moi, ce sont les meilleurs du monde, et vous ne paierez pas un centime. Ce systĂšme-lĂ , est-ce qu’il y a plus prĂ©cieux que ça ? Si on va vers ce nĂ©olibĂ©ralisme qui est en train de poindre, ça veut dire que ce ne sera plus possible, ça veut dire que si vous n’avez pas un salaire de 4 ou 6 000 euros par mois, vous ne pourrez pas payer une mutuelle Ă  grands frais, et vous ne pourrez pas vous offrir les meilleurs.

    Et si les meilleurs quittent le service public dans l’avenir pour aller dans le secteur privĂ©, qui va former les jeunes ? La mort du service public hospitalier universitaire, ce n’est pas possible. Car qui va apprendre ? Les instituts privĂ©s, les professeurs qui vont ĂȘtre salariĂ©s par Google ou Medtronic ou Axa ? Ou Bayer ? Non, c’est impossible. Le CHU doit rester universitaire, c’est un creuset de formations, c’est un creuset artisanal, c’est un atelier.

    • ... je suis pessimiste. J’ai l’impression que la machine est trĂšs puissante et qu’on va finalement arriver vers les systĂšmes qui vont ressembler Ă  ceux des Etats-Unis. La France est encore trĂšs attachĂ©e Ă  un systĂšme oĂč chacun contribue Ă  la santĂ© de l’autre... Peut-ĂȘtre qu’il y aura un rĂ©veil. Mais je n’en suis pas certain, parce que face Ă  des billets de banque, qui ne plie pas ?

      #gùchis #criminel #France #santé #médecine

    • En Allemagne on a dĂ©jĂ  exactement ce rĂ©sultat de la privatisation des soins et hĂŽpitaux.

      Et si les meilleurs quittent le service public dans l’avenir pour aller dans le secteur privĂ©, qui va former les jeunes ? La mort du service public hospitalier universitaire, ce n’est pas possible. Car qui va apprendre ? Les instituts privĂ©s, les professeurs qui vont ĂȘtre salariĂ©s par Google ou Medtronic ou Axa ? Ou Bayer ? Non, c’est impossible. Le CHU doit rester universitaire, c’est un creuset de formations, c’est un creuset artisanal, c’est un atelier.

      A Berlin la quasi totalitĂ© des employĂ©s mĂ©decins et infirniers d’une unitĂ© de soins HIV et d’autres infections graves vient de quitter l’hĂŽpital public Ă  cĂŽtĂ© de chez moi pour ouvrir un nouveau service dans un hĂŽpital privĂ©.

      Voici le premier billet sur cette histoire : ▻https://seenthis.net/messages/827456

      Cet hĂŽpital privĂ© acceuille aussi bien les patients du rĂ©gime d’assurance gĂ©nĂ©ral comme les patients privĂ©s qui ne constituent sans doute qu’une petite partie des personnes dĂ©pendantes de drogues et victimes d’une infection HIV. Dans le cas prĂ©sent la situation pour les patients va vraisembleblement plutĂŽt de s’amĂ©liorer. Les hĂŽpitaux se trouvent Ă  une distance d’à peine trois kilomĂštres et sont accessibles par les moyens de transport en commun.

      En mĂȘme temps les employĂ©s des services auxiliaires du plus ancien et plus cĂ©lĂšbre hĂŽpital public de Berlin « CharitĂ© » font grĂšve pour la Ă©niĂšme fois afin de se faire rĂ©-intĂ©grer dans la structure commerciale de l’hĂŽpital mĂȘme afin de toucher enfin le salaire du tarif des institutions publiques. Dans le mĂȘme hĂŽpital « CharitĂ© » les infirmiĂšres et infirmiers ont fait grĂšve rĂ©cemment non pour des salaires plus Ă©levĂ©s mais pour une rĂ©duction du nombre de patients par infirnmier.

      Entretemps pour les assurĂ©s du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral gesetzliche Krankenversicherung la durĂ©e d’attente pour voir un spĂ©cialiste peut atteindre plusieurs mois.

      Nous ne sommes pas encore dans une situation comme aux USA mais les petits gens paient déjà les frais de ce sytÚme de cleptocrates en blouse blanche.

      #Berlin #Vivantes-AVK #Sankt_Joseph_Krankenhaus #HIV #politique_de_santé #privatisation #travail