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  • Unpopular opinion : la tribune de Despentes n’est pas féministe, et elle a oublié Aïssa Maïga.
    https://came2016.wordpress.com/2020/03/02/unpopular-opinon-la-tribune-de-despentes-nest-pas-feministe-et-e

    Lorsqu’elle parle de sa colère lors de la nomination de Polanski aux César, et lorsqu’elle décrit la réaction d’Adèle Haenel, avant qu’elle ne rejoigne les manifestantes devant la salle, les mots de V. Despentes décrivent la rage que nous avons toutes ressentie, notre dégout commun de ce « crachat au visage », et la puissance que nous avons puisé grâce à A. Haenel. Le reste du texte, pour nous : elle aurait pu s’en passer. Source : Collectif Auto Media énervé

    • Dans les commentaires :

      Les femmes agressées dont j’ai entendu les témoignages n’ont pas été agressées par des stars : elles ont été agressées par des hommes de ménage, des profs, des maçons, des psys, des entraîneurs de sport, des syndicalistes, des comédiens, des docteurs, des cuisiniers, etc. Aucun d’eux n’est en taule. Aucun d’eux n’est inculpé. Aucun d’eux n’est mis face à ses actes : hommes de ménage ou réalisateurs bénéficient tous deux du patriarcat.

      […]

      Quand elle dit « il ne fait pas sens dans cette salle de faire de différence entre les corps des femmes et les corps des hommes » : ok, je veux bien qu’il y ait des hommes ET des femmes complices, mais qu’on ne me fasse pas croire que l’impunité des agresseurs signifie la même chose pour les hommes et pour les femmes, que ce soit dans leurs esprits ou leurs corps. Un violeur laissé en liberté, pour une femme c’est le corps qui se tend, la peur dans le bide, les mâchoires qui se serrent. Il y a très peu d’hommes qui connaissent ce sentiment – alors que même les femmes complices le ressentent – et je suis choquée par le fait de prétendre que nous sommes tous et toutes sur un même plan face à la violence et à l’impunité masculine.

      Profiter de commenter une action féministe pour caler que « en fait dans cette situation, ça ne compte pas d’être un homme ou une femme » c’est quand même très fort en chocolat.
      Despentes exprime très bien la colère et le ras le bol des puissants, donc forcément ça fait écho en beaucoup d’entre nous, et je la rejoins sur cette expression. C’est sur le fond de l’analyse politique que je ne suis pas d’accord avec elle, car son message a des aspects qui sont littéralement anti-féministes.

    • pareil dans les très intéressant commentaires :

      Elle dit que si Polanski était homme de ménage il aurait été condamné, et que c’est sa richesse qui le protège. C’est faux. C’est juste faux. Les violeurs prolétaires ne vont pas en prison non plus. La richesse n’est qu’une aide supplémentaire dans l’impunité : la première défense, c’est d’être un homme. Prétendre que ce qui se passe avec Polanski est une histoire uniquement de classe sociale et pas de sexe est tout bonnement faux.

    • @tintin oui, mais non. Les hommes puissants entretiennent eux-mêmes le mythe du prolo racisé alcoolo drogué qui agressent les inconnues dans les ruelles désertes. Et donc, oui, les gus qui collent + ou - bien au fantasme servent d’exutoire pour tous les autres.

      Donc oui, les hommes dominés restent très peu punis pour les violences contre les femmes — cela fait même partie du contrat social : « on vous domine, on vous maltraite, mais le soir venu, on vous laisse un sexe-classe à dominer et maltraiter à la maison en compensation de votre soumission » —, mais ils risquent globalement plus que les dominants, surtout quand ils n’ont pas bien compris les limites : « ne touche pas à notre cheptel, manant ! »

    • bin je suis assez d’accord avec cet argument du post :

      il y a bien une surreprésentation des classes défavorisées dans les condamnations juridiques pour violences sexuelles, qui n’est pas représentative de la réalité des délits mais correspond aux chiffres globaux de la justice

      qui me semble un peu rejoindre ce que tu dis, non ?