Je trouve ce débat intéressant. Nicolas Martin a raison de soulever des points effectivement problématiques dans cet article (et pourquoi pas dans le pédigree de son auteur, personnellement je ne suis pas allé chercher de poux dans la tête de ce Martin), mais il dit ça mais d’une manière cassante et supérieure qui n’aide pas vraiment (sur une chaîne qui programme Finkielkraut, un peu d’humilité ne serait pas superflue). Et quand ton argument c’est « déjà le ton », bon…
Mais par ailleurs, sur le plan des données et des extrapolations, l’article de Pueyo n’est pas pire ou moins informé que beaucoup d’articles de presse (et de loin). Si on regarde un peu les différents modèles élaborés par divers scientifiques, on voit qu’il y a énormément de scénarios, avec des ordres de grandeur très variés car il y a tant d’incertitudes, mais en général assez catastrophistes.
L’article de Pueyo est certes « alarmiste », au sens où il est dans la tranche haute très haute des courbes, et on l’espère (et on prie toutes les Vierge Marie de Nice et d’ailleurs), infondé. Le 13 mars, valait-il mieux avoir tort avec Pueyo que tort avec Macron-allez-y-les-petits-vieux-allez-voter ?
PS : Le papier de Martin oublie toute une partie de l’article de Pueyo, qui donnait aussi un moyen d’évaluer le risque d’une réunion de x personnes dans une population où on sait qu’il y a eu n morts. Et ça c’était utile, et pas aberrant ni dans l’intention, ni dans la méthode proposée. On aurait aimé avoir ces conseils à la radio, plutôt qu’un « éloge du déni » (chronique de février sur FC).
Sur la traduction collaborative, les traducteurs avaient déjà signalé :
ATTENTION : l’auteur de ce texte n’est pas virologue, et certains de ses calculs ont été critiqués. Il porte aussi une position que certains, y compris parmi les traducteurs en Français, ont trouvée polémique. Il nous a néanmoins paru suffisamment stimulant pour mériter d’être traduit.