• Les commerçants en état de choc après les annonces d’Edouard Philippe
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/15/les-commercants-en-etat-de-choc-apres-les-annonces-d-edouard-philippe_603312


    Une chaîne de restauration rapide ferme après l’annonce de nouvelles mesures contre l’épidémie de Covid-19 à Paris, le 14 mars.
    BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »

    Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, doit rencontrer, lundi, les acteurs du commerce, du tourisme et de la restauration. En attendant, beaucoup de questions restent sans réponses.

    Le téléphone n’a pas arrêté de sonner, samedi 14 mars, dans la soirée pour Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France (CDF), à la suite des annonces du premier ministre, Edouard Philippe, de fermer samedi à minuit tous « lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays » : restaurants, bars, discothèques, cinémas et commerces, à l’exception des magasins alimentaires, pharmacies, banques, bureaux de tabac ou encore stations essence.

    Ses adhérents, essentiellement des petits commerces dont 40 % sans aucun salarié s’inquiètent. « Un cafetier qui venait de s’installer avec un prêt sur le dos qu’il ne pourra plus payer ; la responsable d’une chaîne de chaussures qui se demande s’il y a obligation de mettre tout le monde en chômage partiel… », égrène M. Palombi. Et face à ces questions légitimes, il n’a malheureusement aucune réponse définitive. Et même encore plus de questions. « Nous sommes particulièrement effrayés par cette décision, lance-t-il. C’est arrivé plus vite que prévu. Certains restaurants nous demandent s’ils pourront au moins vendre de la restauration en vente à emporter, pour ne pas crever. »

    « Des commerçants vont péter un boulon »
    Si la réunion, prévue lundi 16 mars au matin, entre le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et les acteurs du commerce, du tourisme et de la restauration est maintenue, il va même demander la mise en place d’une cellule psychologique car « il y a des commerçants qui vont péter un boulon. Certains étaient justes en trésorerie, d’autres venaient de commencer leur activité ».

    #paywall

    • Je ne sais pas si mes copines et copains du #spectacle_vivant sont #en_état_de_choc, mais ils savent qu’avec tout ce qui est d’ores et déja annulé, ils n’auront pas leurs heures et donc peuvent s’asseoir non seulement sur les revenus concernés mais sur leurs futures indemnités.

      Mais qui a l’oreille des #intermittents ? Peut-être les organisateurs qui anticipent déja qu’ils auront du mal à monter des spectacles après la purge radicale qui s’annonce dans le secteur.

    • Et tout·es celleux qui sont « indépendant·es » c-a-d sans aucun contrat de travail qui leur assure une protection sociale digne. Pensons aux ubérisé·es, auteur·es, artistes, etc affilié·es ou non qui vont s’asseoir sur l’aide potentielle promise aux salarié·es.

      De mon expérience d’autrice affiliée à l’Agessa, (maintenant URSSAF), après un cancer du sein dont le traitement a duré 6 mois, j’ai reçu de leur part une notification comme quoi n’ayant pas assez travaillé durant cette période (ah oui, ben j’étais pas vraiment en état) je n’avais désormais droit à aucune indemnité journalière !!! mais que royale, la sécu me couvrait pour les frais médicaux.
      Tu peux imaginer qu’ayant tout de même cotisé, j’ai été sous le choc d’apprendre cela.

      Je ne suis pas un cas isolé, donc je me permets d’exposer cette expérience d’#abandon_social, je dénonce ce système qui laisse sciemment sombrer ceux qui sont fragiles, dans mon cas, j’ai été éjectée de mes droits à toute indemnité journalière en cas de nouveau problème de santé.
      Et peux-tu même imaginer la reprise de ton activité au même niveau de production (un terme laid mais c’est pourtant cela) alors que la plupart mes clients malgré leurs promesses de me redonner du travail, n’ont pas honoré leur parole et ont trouvé de nouveaux auteurs pour me remplacer.

      Nous sommes dans un système insidieux qui fait croire que les cotisations de sécurité sociale sont un moyen de solidarité avec le versement de droits aux plus faibles. C’est tellement impensable que tant que tu ne l’as pas vécu tu as du mal à réaliser la violence du truc.

      Je souhaite une très bonne santé et beaucoup de courage à toutes les femmes indépendantes qui ne recevront aucune aide en cas d’infection et ne retrouveront pas de travail après une longue maladie. Je rappelle que les autrices, de fait, indépendantes, travaillent souvent chez elles depuis des années et parfois même la nuit, pendant que le ou les enfants dorment dans la chambre à côté. #be_positive me dit-on, fallait pas naitre femme et vouloir être indépendante surtout.

      Un mot aussi pour les copains et copines au chômage ou à la marge qui risquent de payer le plus lourd tribu.