• A la prison de Grasse, la suspension des parloirs provoque une mutinerie - Libération
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    C’est leur seul lien physique avec l’extérieur. A partir de ce mercredi, et pendant deux semaines, les parloirs des détenus sont suspendus. Dès l’annonce de la mesure, prise pour éviter une propagation du coronavirus au sein des prisons, une mutinerie a éclaté au sein de la maison d’arrêt de Grasse (Alpes-Maritimes). Les détenus, si attachés à cette connexion avec leurs familles et leurs proches, ont mené la révolte pendant près de quatre heures.
    Quatre tirs de sommation

    La mutinerie a éclaté ce mardi à 10 heures alors qu’une centaine de détenus étaient en promenade. Ils ont refusé de regagner leurs cellules et ont fait acte de rébellion. « On se retrouve avec les cours de promenade des bâtiments A et B réunies. D’habitude, elles sont séparées mais les détenus viennent de casser les portes d’accès, explique à Libération Philippe Abime, secrétaire interrégional FO Pénitentiaire Paca. Les détenus sont en zone intermédiaire. Ils tentent de monter sur les murs, les toits et ils jettent des pierres. » Pour les contenir, les agents ont eu recours à quatre tirs de sommation.

    L’administration pénitentiaire s’attendait à la prise de telles mesures par le ministère de la Justice. Mais pas si vite : « Vu ce qu’il s’était passé en Italie, ce n’était pas à l’ordre du jour, dit Christophe Meneret, secrétaire local Ufap à la maison d’arrêt de Grasse. Les dernières mesures, c’était la suppression du service social et des activités sportives. On est en sous-effectifs depuis plusieurs années. Il nous faut plus de moyens humains et techniques. » Après quatre heures de mutinerie, les détenus sont retournés dans leurs cellules, grâce à l’appui de la police nationale et de l’équipe régionale d’intervention et de sécurité venue spécialement de Marseille. Le repas a finalement pu être servi à 14h30 à la maison de Grasse, qui compte 696 détenus pour 514 cellules, soit une densité carcérale de 128%, selon l’Observatoire international des prisons.

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