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    • Face à la crise sanitaire, ce service public qui accueille quelque 175 000 enfants et jeunes majeurs – plus de 60 000 sont placés sur décision d’un juge ou par volonté de leurs parents dans des foyers gérés par des associations, les autres dans des familles d’accueil agréées – refuse de se retrouver dans l’angle mort des politiques publiques.

      L’épidémie de Covid-19 a d’ores et déjà entraîné l’aménagement à distance des services de visite à domicile. Elle menace également le cœur du système : confinés, les foyers accusent le coup. Depuis la fermeture des écoles, lundi, des milliers d’enfants qui passent habituellement leur journée en classe se retrouvent enfermés jour et nuit dans des bâtiments plus ou moins spacieux, avec ou sans espace extérieur où se défouler.

      Mais pour Lyes Louffok, ancien enfant placé désormais éducateur et figure de la défense de ces enfants en difficulté, c’est une évidence : « Les enfants maltraités, nous ne pourrons rien pour eux avant la fin du confinement. » Le jeune homme, qui a lancé cette semaine une plate-forme pour centraliser les témoignages de travailleurs du secteur, dresse ce constat avec d’autant plus d’amertume qu’il estime que les appels au 119 (Allô enfance en danger) vont « flamber ».

      « Le fait d’être confiné, dans les immeubles en particulier, va faire que les situations de violence vont être davantage visibles ou audibles qu’avant. Les citoyens ont l’obligation de signaler les violences au 119, j’espère qu’ils le feront », dit Lyes Louffok, en souhaitant que cette crise sanitaire, « catastrophique » le temps qu’elle durera, débouche au minimum sur une prise en charge renforcée dans les mois qui suivront : « A défaut de s’être préparés à l’épidémie en amont, il faut déjà préparer l’après-coronavirus. »

      Une copine m’a parlé de sa sœur qui vendredi a dû voir partir des enfants dans leurs familles toxiques.
      #enfance #violence #aide_sociale