Benjamin Shevek

B. W. Shevek est un âne.

  • La novlangue managériale a infesté l’administration hospitalière (Jean-Yves Nau, Slate.fr, 21.01.20)
    http://www.slate.fr/story/186440/stephane-velut-hopital-nouvelle-industrie-langage-managers-crise

    Recension du livre : L’hôpital, une nouvelle industrie – Le langage comme symptôme, Stéphane Velut, éditions Gallimard.

    Trouvant son origine dans l’asphyxie des services d’urgence, la crise du monde hospitalier français ne cesse, depuis un an, de prendre de l’ampleur et d’inquiéter le plus grand nombre. On ne compte plus les mouvements de protestation, les menaces, les appels solennels au gouvernement et au président de la République. Cette crise, cette colère, ce désespoir parfois, touchent désormais l’ensemble des soignant·es des #hôpitaux. Et depuis quelques jours, un mouvement sans précédent (la démission adminsitrative de plus de 1.200 chef·fes de service) commence à affecter le cœur financier de ce monde hospitalier.
    Face à ce mouvement sans précédent en France, le gouvernement semble comme dépassé. Les quelques réponses techniques et financières annoncées au fil des mois par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, sont vite apparues comme déconnectées de la réalité et des ressentis. C’est ainsi que nous commençons collectivement à prendre conscience d’un mal plus profond. Au-delà de ses indiscutables difficultés financières, l’hôpital public en France est, pour la première fois de son histoire, en quête de sa fonction, de son identité, de sa raison d’être. Et l’on observe le refus croissant, désormais massif, du corps médical de le voir transformer à jamais en une forme d’industrie.
    C’est dans ce contexte qu’une analyse originale de ces phénomènes vient nous être fournie. Elle est signée du Pr Stéphane Velut, chef du service de neurochirurgie du CHU de Tours […]. L’auteur enrichit les analyses économiques développées par ailleurs en se penchant sur le foisonnement, rarement exploré, du #langage managérial qui a envahi et étouffe l’hôpital public français. Où l’on retrouve quelques-unes des perversités de la #novlangue imaginée par George Orwell dans son 1984.