• Donald Trump se convertit en chef de guerre contre le coronavirus
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    Le président Donald Trump arrive dans la salle de presse de la Maison Blanche pour le briefing quotidien sur le COVID-19, le 21 mars.
    JIM WATSON / AFP

    Après avoir relativisé l’importance de l’épidémie, le président américain est omniprésent. Un revirement salué dans les sondages

    Un « président pour temps de guerre » siège désormais dans le bureau Ovale. Après avoir beaucoup tardé à reconnaître la gravité de l’épidémie provoquée par le coronavirus, assurant longtemps que la maladie disparaîtrait et à une échéance fixée au mois d’avril (le 14 février), « comme un miracle » (le 27 février), que tout était « sous contrôle » (le 15 mars), Donald Trump a effectué un revirement complet.

    La flambée des cas de contamination (plus de 32 500 au 22 mars) et des décès imputés au virus (413 à la même date) ne laissaient guère d’alternative au président des Etats-Unis. D’autant que la progression de la maladie et la multiplication des mesures de précaution se sont accompagnées de l’arrêt brutal d’une bonne partie de l’économie américaine. Il a entraîné un effondrement de la Bourse, supprimant les gains accumulés depuis l’arrivée du milliardaire à la Maison Blanche qui constituaient l’une de ses unités de mesure préférées pour dresser le bilan de son mandat. Le taux de chômage qui en était un autre devrait également repartir violemment à la hausse dans les prochains jours.

    Désormais, Donald Trump est omniprésent lors des briefings presque quotidiens organisés dans la salle de presse de la Maison Blanche, où n’est plus admis qu’un nombre limité de journalistes accrédités dont la température est vérifiée au préalable. Ces points-presse qui s’étirent généralement au-delà de l’heure mettent en scène un président en action contre « un ennemi invisible », entouré de professionnels aguerris, à commencer par le directeur de l’Institut national des allergies et maladies infectieuses, Anthony Fauci, 79 ans. Cet expert qui a déjà travaillé avec cinq présidents successifs est devenu le métronome de la crise sanitaire.

    Passé par la téléréalité, Donald Trump ne se lasse pas de mettre en avant l’équipe mise sur pied pour organiser la riposte et que dirige officiellement son vice-président, Mike Pence. « Nous avons créé de nouvelles stars », s’est-il amusé le 14 mars, un titre qui vaut pour Anthony Fauci, mais aussi pour la coordinatrice Deborah Birx, médecin et diplomate qui a travaillé par le passé dans l’administration de Barack Obama, une rareté à l’ère de Donald Trump. Ou encore pour Jerome Adams, un obligé de Mike Pence aujourd’hui administrateur de la santé publique (surgeon general) des Etats-Unis.

    Prise de conscience du pays
    Cette omniprésence, la mobilisation de l’Etat fédéral et du secteur privé et l’adoption de premières mesures de soutien à l’économie par le Congrès a entraîné pou[…]

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