Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • Réveil Courrier
    https://reveil.courrierinternational.com/#/edition/1964464/article/1963861

    Confinement Poster sur Instagram, presque une “obligation morale” au temps du coronavirus
    3 MIN
    The Atlantic (Washington)
    D’après The Atlantic, le confinement est en train de changer l’usage d’Instagram : plus question d’afficher ses vacances fabuleuses ou les fêtes auxquelles on a participé. Les internautes partagent désormais des images de leur quotidien ou des activités simples auxquelles ils reviennent. Et cela crée un sentiment réconfortant de cohésion.

    Et si Instagram était le remède miracle contre la déprime induite par le confinement ? “Les réseaux sociaux sont tristement célèbres pour leur faculté prodigieuse à véhiculer la désinformation en temps de crise, mais ça n’empêche en rien les gens de s’y connecter pour satisfaire un besoin aigu de maintenir des liens avec autrui, assure dans un article d’opinion The Atlantic. En ce moment, ces plateformes remplissent une fonction essentielle.”

    Pour le journal américain, nous avons particulièrement besoin de réseaux sociaux comme Instagram aujourd’hui, alors que la pandémie de Covid-19 pousse une grande partie de la population mondiale à rester chez elle, avec peu voire pas d’interactions sociales.

    Voir ce que font les autres quand ils sont coincés chez eux a quelque chose de réconfortant. Les réactions des Italiens, des Espagnols et des Iraniens ces derniers jours, penchés à leur fenêtre pour interagir avec leurs voisins confinés, le prouvent. Il fait bon être ensemble, depuis son balcon ou sur Instagram.
    Adieu les fêtes branchées, bonjour le canapé

    D’autant que la plateforme change avec la crise sanitaire. “Désormais dépourvus du flot continu d’images montrant nos brunchs et selfies de vacances, et des vidéos assourdissantes où l’artiste en concert n’est même pas reconnaissable, les réseaux comme Instagram et Facebook se transforment en journaux intimes racontant nos journées cloîtrés à l’intérieur.” Les images de plages paradisiaques et de fêtes bondées laissent place à des photos montrant des scènes de la vie quotidienne : une connaissance en pleine vidéoconférence depuis son lit, un ami faisant la cuisine, des personnes inconnues étendues sur leur canapé…

    Et c’est une bonne chose, affirme le magazine. Sans photos de vacances ou d’événements branchés, exit le FOMO (fear of missing out, la peur de rater quelque chose parce qu’on est resté chez soi). “La banalité n’est plus taboue.” Bien sûr, il y aura toujours des utilisateurs plus cool que d’autres, “mais ils pourront nettement moins nous regarder de haut, car nous ne jalouserons plus leurs acolytes de soirées (inexistants) ou leurs occupations (traîner sur le canapé)”.
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    Interrogée par le journal, Julia Deeb-Swihart, une doctorante spécialiste du phénomène des selfies, pense qu’avec le confinement ces autoportraits partagés sur les réseaux sociaux changent de fonction. On ne les partage plus pour “prouver qu’on a fait quelque chose”. “Les selfies pourraient aussi devenir plus drôles, car les graphistes et développeurs, en proie à l’ennui, vont sûrement mettre en ligne d’étranges filtres de réalité augmentée. Il y aura beaucoup plus de vidéos montrant des personnes ordinaires qui détaillent des recettes, nous apprennent des chorégraphies ou expliquent les règles de jeux de cartes régionaux​.”

    C’est donc le moment de “poster sans retenue”. The Atlantic va même plus loin en affirmant qu’en cette période de crise, où le moral de la population est bas, mettre en ligne des moments de la vie quotidienne est un “devoir moral”, comparable aux nombreux dons de sang effectués par les Américains après les attentats du 11 septembre 2001. “Qu’est-ce qui fait de nous un héros, un membre pleinement intégré à la communauté ? C’est notamment publier sur les réseaux, même si ça paraît un peu absurde.”
    Source
    The Atlantic
    Washington
    http://www.theatlantic.com

    L’anticipation est l’un des points forts de The Atlantic depuis sa création en 1857. Cette vénérable publication, où écrivent les plumes les plus prestigieuses du moment, a su mieux que tout autre magazine américain prendre le tournant Internet, en faisant de son site un très dynamique lieu de réflexion et de débat. Intellectuelle et placide, à l’image de sa ville d’origine, Boston, la revue agrémente ses pages de poèmes et d’illustrations recherchées. Fondée par un groupe d’écrivains quelques années avant la guerre de Sécession, elle s’est donné pour mission d’être le porte-parole de l’idée américaine. La publication des premiers textes de Mark Twain, des reportages de guerre de Nathaniel Hawthorne et de la Lettre de la prison de Birmingham (vibrante défense de la non-violence, 1963) de Martin Luther King ne dément pas cet idéal.

    Extrêmement dynamique et riche en contenus inédits, le site de The Atlantic s’est taillé une place de choix dans l’univers de la presse en ligne et est souvent cité en exemple, à un moment où la presse écrite peine à se réinventer.
    On peut aussi y consulter moyennant une somme modique tous les articles publiés depuis le premier numéro, paru en novembre 1857. Theatlantic.com revendique 4,3 millions d’utilisateurs mensuels.

    #Instagram #Coronavirus