ARNO*

Geek dilettante habitant une belle et grande propriété sur la Côte d’améthyste

    • La mise en garde va même au delà de la tentation à fitter des exponentielles. La phrase clé est la dernière : « Moreover, R2
      statistics are invalid with cumulative data because the assumption that observations are independent is violated. »

    • Une autre ressource sur les erreurs à ne pas commettre quand on décrit les courbes épidémiques :

      Avoidable errors in the modelling of outbreaks of emerging pathogens, with special reference to Ebola | Proceedings of the Royal Society B : Biological Sciences
      https://royalsocietypublishing.org/doi/abs/10.1098/rspb.2015.0347

      (1) models should be fit to raw, disaggregated data whenever possible and never to temporally accumulated data;

      J’ajoute que, une fois que l’accumulation est importante, la courbe cumulative ne permet plus de voir la décrue du nombre de nouveaux cas quotidiens.

    • Je suis d’accord sur « arrêter », mais… :-)

      – Ma courbe principale (celle du dessus) n’est pas une courbe des décès cumulés, mais bien le relevé des décès chaque jour. Et dans nos 3 cas, on a bien eu une accélération de la progression chaque jour, d’où le passage en échelle logarithmique.

      Dans ma courbe du bas, je superpose les évolutions des cumuls des décès, mais je ne représente plus les corrélations linéaires exponentielles, parce que justement, comme il y a un aspect un peu plus « prédictif » (voir si la France suit le même mouvement que l’Italie, à 11 jours de différence), ça n’est justement pas l’approximation exponentielle qui m’intéresse, mais bien la comparaison des deux courbes.

      – Si on fait la courbe comme ils le préconisent, on voit bien que le résultat n’est pas du tout le même que dans leur propre représentation de Hong Kong :

      A comparer à la période représentée chez eux à Honk-Kong :

      Je pense que si j’avais ces chiffres de Hong-Kong dans ma propre représentation, je n’aurais pas le problème d’évolution en pseudo-exponentielle lié à la représentation en cumulé (et en échelle linéaire) : avec ma représentation en exponentielle des nouveaux cas quotidiens, on aurait une représentation encore plus « plate » que la leur, et une corrélation elle-même sans doute à pente quasiment nulle.

      – Dans mon esprit, mais ce n’est pas forcément dit clairement, il ne s’agit de pas faire une prévision à long terme, mais quelles sont les tendances actuelles. L’idée aussi est de s’opposer au discours qui dit que ce ne serait pas grave si on ne fait rien : si on ne fait rien, on a bien une progression exponentielle tant qu’on n’a pas atteint une part importante de la population (ce qui n’est pas encore le cas).

      Tant qu’on a une évolution exponentielle, ce qu’on représente à mon avis, ce n’est pas une prédiction, mais le constat que :
      – on est loin d’avoir atteint le stade de l’immunité de groupe,
      – les mesures mises en place pour contrôler l’épidémie n’ont pas encore les résultats espérés.

      – En théorie, il me semble aussi que, dans tous les cas et sur un moyen terme, on attend (qu’on fasse quelque chose ou qu’on ne fasse rien) une évolution en cloche, avec une première phrase d’augmentation exponentielle, puis un ralentissement de l’augmentation, puis un plateau, puis une phase descendante. La représentation des « pentes » des corrélations au début cherche justement chercher à repérer les éventuels « décrochages » qui suggéreraient qu’on se rapproche de l’aplatissement en cloche (moment où la courbe « décroche » par rapport à l’estimation exponentielle). D’où :
      – dans le cas de l’Italie, une pente générale qui est déjà nettement plus faible que les deux autres pays, ce qui suggère bien qu’on a déjà un ralentissement sur le moyen terme ; et par ailleurs une perturbation nettement plus marquée depuis 4 jours, source d’espoir à surveiller, (est-ce qu’on va commencer à aller vers un plateau, ce qui semble par exemple ce qui est représenté pour Hong-Kong ?) et c’est justement pour cela que, ces deux derniers jours, je suis très d’accord avec le problème de continuer à afficher la progression linéaire exponentielle ;
      – dans le cas de l’Espagne, pour le moment, l’évolution est tristement celle d’une évolution exponentielle ; comme suggéré, ça ne donne pas l’évolution à « long terme », mais par rapport à l’Italie, la courbe exponentielle me semble encore celle qui correspond le mieux à l’évolution à court terme.

      Dit autre : à nombres de décès équivalents aujourd’hui, l’Italie ne semble plus dans une situation où l’on peut dire « il y a aura deux fois plus de morts dans 4 jours » ; l’Espagne, oui, nettement.