• Le coronavirus donne aux Israéliens un petit avant-goût de ce qu’est la vie des Palestiniens
    Gideon Levy | Jeudi 26 mars 2020 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/le-coronavirus-donne-aux-israeliens-un-petit-avant-gout-de-ce-quest-l

    Les Israéliens sont confinés à cause du coronavirus.

    (...) Confinement sous occupation

    Tout cela aurait dû rappeler quelque chose aux Israéliens. Mais non. Ils sont trop occupés à s’inquiéter de leur survie, ce qui est compréhensible, et bien naturel. Toutefois, il est difficile d’ignorer le fait que les réalités graves, voire extrêmes, de la vie en Israël ces derniers temps ressemblent au quotidien normal depuis des décennies dans les territoires palestiniens occupés.

    Ce qui est jugé dystopique par les Israéliens ressemble presque à une utopie pour les Palestiniens. Le confinement temporaire – ainsi que les pénuries imposées aux Israéliens – ressemblerait presque à un rêve pour les Palestiniens, dont la situation à Gaza, et parfois aussi en Cisjordanie, est bien pire depuis longtemps.

    C’est le temps du retour de karma, le destin rit, l’ironie amère abonde. Un ministre de l’Histoire glousse quelque part face à la nouvelle réalité imposée aux Israéliens.

    Pour la première fois de leur vie, les Israéliens reçoivent un avant-goût de ce qu’ils servent aux Palestiniens depuis des générations. Pour la première fois de leur vie, les Israéliens goûtent au confinement et à la pénurie d’une manière inédite pour eux.

    Et pourtant, le siège des Israéliens ressemble fort à un luxe pour tout enfant palestinien né dans la réalité beaucoup plus dure qui est leur sort.

    Les Israéliens n’ont qu’un petit avant-goût des restrictions qu’ils imposent aux Palestiniens. On leur offre l’opportunité de découvrir un aperçu de ce qu’est la vie palestinienne, bien que dans de meilleures conditions.

    Cela changera-t-il un jour leur avis ? En ressortiront-ils plus sensibles et plus compréhensifs face aux souffrances palestiniennes après la pandémie ? J’en doute fort. (...)