• Le « coup du virus » et le coup d’état militaro-industriel global | Jules Falquet
    https://blogs.mediapart.fr/jules-falquet/blog/300320/le-coup-du-virus-et-le-coup-d-etat-militaro-industriel-global

    Une analyse à chaud des effets politiques et économico-sociaux du coronavirus : du coup de force du confinement sanitaire, au coup d’état militaro-industriel global

    Y a-t-il une tâche révolutionnaire aujourd’hui ?

     La situation que nous traversons est si brutale et si massive, avec un tiers de l’humanité forcée au « confinement » en quelques jours, l’économie mondiale paralysée et les décrets de toutes sortes qui se multiplient hors de tout contrôle, que j’ai la respiration coupée. Concentration zéro, entre cette sensation d’urgence absolue, de changement radical et définitif, ce sentiment d’impotence et cette rage en même temps —et plus que jamais la soif de justice, de la justice tout de suite, et du retour de la raison, du bon sens, des décisions si évidentes qui devraient être prises et qui ne le sont pas. Mise aux arrêts immédiats des décideur-e-s. Réorientation immédiate de la production en vue de l’intérêt général. Abandon immédiat et définitif du capitalisme et mise en délibération et en route d’un autre monde. 

     Mais je rêve éveillée —confinée. En cette deuxième semaine d’auto-hétéro-enfermement, je sens que je commence à péter les plombs, ou à m’habituer, ce qui ne vaut guère mieux. Ce qui me sauve, en plus d’une situation matérielle privilégiée (pas seule mais avec des personnes choisies, avec de la place pour vivre au chaud, l’ordinateur et la connexion internet, de la nourriture, un salaire pas encore menacé, les proches plutôt bien), c’est une liste mail, un lien d’échange avec un ensemble d’amies et de camarades féministes et lesbiennes hispanophones d’Abya Yala principalement. Salvador, Guatemala, Colombie, République Dominicaine, Argentine, Mexique, Chili et la diaspora… En échangeant avec elles, je me lance enfin à jeter sur le clavier quelques mots, une ébauche d’analyse qui me libère un peu de l’inaction.