Davduf

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  • Corona Chroniques, #Jour24 - davduf.net
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    16h45, alerte AFP sur Twitter : « Il n’y a pas eu de pénurie alimentaire en France, et il n’y aura pas de pénurie alimentaire en France » - Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie et des Finances. La question qui se pose : le ministre croit-il vraiment qu’on va le croire ? Pas de pénurie alimentaire, plus que de masques et de tests ? La crise est totale, et totalisante : jamais vu un tel niveau de dévaluation de la parole politique (né en 1968, ça procure tout de même un peu de champ, et d’expérience). Désormais, cette parole semble se retourner systématiquement contre elle (il n’y a guère que les baveux des chaînes d’info et les bavards des quotidiens qui font mine de ne pas saisir cette déflation, on devine pourquoi : c’est soit leur aveuglement, soit la mort sociale et le confinement total pour eux). Twitter martèle : #OnVousVoit et #OnOublieraPas. Ça peut annoncer le meilleur, comme le pire. Déjà, des étudiants témoignent : sans le Crous, et seuls dans leur chambre, ils végètent, le ventre vide, à s’en fracasser la tête contre les murs. Dans les quartiers oubliés, avec la fermeture des écoles, on a aussi coupé les seuls repas chauds de centaines d’enfants (de la République) : plus de cantine, plus d’haricots verts tièdes ni de pâtes ni de rien. Même des journalistes de préfecture relayent les paniques policières — qu’il faut prendre pour ce qu’elles sont : des thermomètres des bannis de la Terre : « Ne pas sous-estimer le risque d’émeutes de la faim. »

    • Aurélien me désigne son crâne, une boule de campagne, il s’est rasé les cheveux ce matin, ça m’a pris comme ça, seul devant son miroir, fallait que je fasse quelque chose. Lorraine, la caissière, trouve qu’Aurélien aurait pas dû, moi j’aime les cheveux longs, lâche-t-elle. Je lui montre les miens, alors ça devrait vous plaire, Lorraine éclate de rire, ah non, il y a long et long. Comme le #Confinement — long et long, interminable et sale. Mais qu’y puis-je ? Le coiffeur d’en face, un motard (premier coiffeur avec qui vraiment converser) a tiré son rideau, comme la moitié de la planète (nous sommes désormais plus de trois milliards prisonniers). Tous en quarantaine, renvoyés chez nous et en enfance : avec nos poux.

      C’est ce que je me disais l’autre jour : tu verras, le jour d’après, ce lundi matin où tout le monde devra reprendre le taf, et qu’il y aura pénurie de places chez le coiffeur, les types retourneront au bureau avec leur beau costard et leurs cheveux hirsutes de vieux hippie. Alors que moi qui me coiffe avec une tondeuse électrique, et @lefayot qui se peigne avec un rasoir, on sera toujours aussi beaux qu’au premier jour.

      Sinon, du côté des « pas de passe-droit », chez Castaner et Macron, ils se laissent pousser les cheveux, c’est leur co-confinée de conjointe qui leur passe un petit coup de ciseaux, comment ça se passe ?

    • Sinon, sur l’absence de cantine, j’avais vu un article (je crois du NY Times) il y a plusieurs semaines, qui décrivait l’hésitation des responsables de New York à décréter la fermeture des universités et des écoles, parce que c’était le seul repas pour quelques centaines de milliers de jeunes de la ville. Le chiffre était impressionnant.

    • Mon psy s’appelle Aurélien et il s’est rasé tout seul le crâne la première semaine, c’était pas beau à voir. Quant à moi, j’avais un rdv coiffure la semaine du confinement, j’avais procrastiné et je regrette comme jamais. Si j’avais su, j’aurais demandé une coupe à @odilon le jour d’avant !