• Pétrole : conférence décisive des pays producteurs au chevet d’un marché dévasté - Économie - Le Télégramme
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    Les principaux pays producteurs de pétrole, ceux de l’Opep en tête, se retrouvent, ce jeudi, pour tenter de s’accorder sur des baisses de production, afin de soutenir les prix qui se sont effondrés avec la pandémie de Covid-19.

    « Seul espoir pour le marché d’éviter un effondrement total des prix et un arrêt de la production (sur certains sites, NDLR), cette conférence exceptionnelle prévue à 14 h GMT (16 h à Paris) s’annonce cruciale », a indiqué Bjornar Tonhaugen, de Rystad Energy.

    La réunion doit ouvrir la voie à un « accord équitable qui rétablira l’équilibre des marchés pétroliers », selon les autorités saoudiennes, organisatrices de la rencontre à la demande de Donald Trump.

    De manière plus prosaïque, les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et les autres participants vont discuter d’une réduction massive de la production mondiale de brut, leur arme principale face à la chute de la demande mondiale en or noir.

    La Russie, qui est au cœur de la négociation en tant que 2e producteur mondial et chef de file des partenaires du cartel, semble, cette fois-ci, prête à coopérer. Ce qui n’avait pas été le cas lors de la réunion de début mars qui s’était soldée par un fiasco et avait débouché sur une guerre des prix.

    L’objectif d’une coupe commune de 10 millions de barils par jour (mbj) - soit 10 % de la production mondiale - évoquée par Donald Trump semble faire consensus, mais son partage entre pays s’annonce épineux.

    Conditions réunies ?
    L’Arabie saoudite et la Russie « ont été extrêmement claires » sur le fait qu’elles réduiront leur production « uniquement si d’autres grands producteurs de pétrole les rejoignent », a noté Bjarne Schieldrop, analyste de Seb.

    Premiers producteurs de la planète, les États-Unis poussent en faveur d’un accord pour redonner de l’air à leur industrie de pétrole de schiste, qui est en grande difficulté.

    Alors que les entreprises américaines extrayaient jusqu’à présent à des niveaux record, la descente aux enfers des cours de l’or noir a commencé à limiter leur production : elle était de 12,4 mbj la semaine passée, contre 13 mbj quelques semaines auparavant, et devrait plafonner à 11,8 mbj sur l’année, selon la dernière estimation de l’Agence américaine d’information sur l’énergie.

    De plus, les capacités de stockage de brut arrivant à leurs limites obligent - de facto - les pays producteurs à juguler leur production. Mais « ce n’est pas parce qu’un tel accord est dans l’intérêt de tout le monde qu’il sera forcément trouvé », a prévenu Craig Erlam, analyste de Oanda.

    Contrairement à d’autres, Washington ne peut contraindre les producteurs dans son propre pays, car les règles sur la concurrence empêchent les entreprises de se coordonner. Et les prises de bec entre Ryad et Moscou sont fréquentes, la dernière, ce week-end, ayant d’ailleurs provoqué le décalage de cette réunion initialement prévue lundi.

    Réunion inédite
    Mise en place dans un délai record, cette conférence est exceptionnelle à plus d’un titre. D’abord, l’invitation a été envoyée largement au-delà du cercle habituel, car pas moins de dix pays hors Opep +, dont les États-Unis, ont été conviés.

    Elle survient ensuite au moment où l’industrie pétrolière traverse « un choc sans précédent dans son histoire », du constat même de l’Agence internationale de l’énergie.

    • • « uniquement si d’autres grands producteurs de pétrole les rejoignent » surtout PAS de noms…

      • Contrairement à d’autres, Washington ne peut contraindre les producteurs dans son propre pays, et donc tout ça ne concerne pas les États-Unis qui ne peuvent pas (n’ont pas le droit) d’imposer des contraintes au marché

      on est mal barrés pour l’accord…