• Quand un allocataire du RSA s’immole dans une CAF | Social, économie et politique
    http://www.actuchomage.org/2012081822002/Social-economie-et-politique/quan-un-allocataire-du-rsa-simmole-dans-une-caf-enquete.html

    Pour Virginie Gorson-Tanguy, le dispositif-même du RSA entraîne avec une gestion administrative lourde et kafkaïenne. « Le RSA a été introduit alors qu’on renforçait cette notion très contestable et culpabilisante des droits et devoirs. Quant au RSA activité, c’est une véritable usine à gaz. Tu déclares un boulot, on te réclame une pièce, tu la renvoies trois fois, ta situation change entretemps et tu n’as plus de travail, ce qui entraîne un décalage dans le temps dans le versement des prestations, puisqu’ils ont pris en compte ta situation du trimestre précédent. A vivre en tant qu’allocataire, c’est l’horreur ».

    Il est plus simple administrativement, souligne la jeune femme, de percevoir le RSA-socle qui a remplacé l’ancien RMI (475 € pour une personne seule sans allocations logement, 418 € avec). Un paradoxe puisque le RSA activité, qui complète les revenus liés à un travail, est censé faciliter le retour à l’emploi alors que le RMI était critiqué sur ce point. Seuls les associations de chômeurs avaient dénoncé en 2008, lors de la mise en place du RSA, un « dispositif ingérable, mélange des genres entre chômage et activité, entre CAF et Pôle Emploi, qui est tout sauf un progrès », pour reprendre le mot de Robert Crémieux, ex-Président du MNCP. L’une des conséquences de cette complexité administrative, c’est le non-recours au RSA : plus du tiers des bénéficiaires potentiels ne le demanderaient pas, soit une économie de 5,2 milliards d’euros pour les pouvoirs publics.

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    Après la tenue d’un CHSCT (Comité d’hygiène et de sécurité) entre les organisations syndicales et la direction de la CAF des Yvelines, la représentante syndicale CGT a cependant préféré ne plus répondre aux demandes d’interviews. Une interview sur France Info de Elodie Clair, Directrice de la #CAF des Yvelines, donne cependant quelques indications sur les décisions prises. Plus de personnel ? Plus d’écoute des « usagers », moins de tracasseries administratives, comme le demandait l’APEIS (Association pour l’emploi, l’information et la solidarité entre les chômeurs et les travailleurs précaires) ? Elodie Clair explique simplement qu’un troisième vigile sera recruté et que des personnels de la police municipale et de la police nationale seront présents afin d’intervenir rapidement en cas « d’incivilités ».

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    En Isère, ce sont les militants de La maison du RSA qui siègent dans les EP. Ils ont co-écrit avec la CAF l’ensemble des imprimés destinés aux allocataires du RSA. Alain Guézou, qui s’est présenté aux législatives sous l’étiquette RSA (« Réussir sans avenir »), explique comment La Maison du RSA a également obtenu le rétablissement des avances sur droits supposés des Conseils généraux, supprimés avec l’entrée en vigueur du RSA.

    « Ce type d’aide aurait peut-être été utile pour cet homme qui s’est immolé, mais elles ont été supprimées sous prétexte qu’il y avait trop d’indus. Pourtant, lorsque nous avons demandé les éléments au Conseil général de l’Isère, il est apparu qu’il y avait moins de 1% d’indus et qu’au nom de cela on pénalisait 99% des gens ».