• Entretien avec Georges Corm : Le peuple libanais contre sa « bancocratie »
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    Georges #Corm, au cas où la #crise au #Liban vous semble un peu obscure !

    C’est une longue histoire, mais pour faire court, c’est le résultat de trente ans du pillage du pays par l’ancien premier ministre assassiné, Rafic Hariri, patronné et couvert par Jacques Chirac et l’Arabie saoudite. Un système monétaire absurde avait été mis en place ayant favorisé une forte dollarisation de l’économie (70%) où l’on pouvait facilement emprunter des dollars à 6% ou 7% et les placer en bons du trésor en livres libanaises à des taux qui ont atteint jusqu’à 40% en 1995. Tout ceci avec un taux de change fixe ! Cela a été la curée et l’origine d’une dette odieuse qui a atteint l’équivalent de 150% du PIB en septembre 2019, lorsqu’un nouveau premier ministre issu du milieu universitaire a suspendu le paiement de la dette qualifiée d’odieuse.

    Ce schéma d’une pyramide Bonzi à la mode de l’escroc Madoff a bien marché. Il a été alimenté par l’épargne de beaucoup d’émigrés libanais ayant de la famille au Liban, jusqu’au moment où il a fallu se réveiller par l’effondrement complet du système bancaire dont la banque centrale libanaise avec à sa tête depuis 1991 le même gouverneur a été totalement responsable.

    Par ailleurs, Rafic Hariri durant son mandat avait signé des accords de libre échange en pagaille avec les pays arabes dont la plupart subventionnent lourdement leurs exportations ce qui n’est pas le cas au Liban. Les taux de croissance de l’économie libanaise ont été ridiculement bas pour un pays sortant en 1991 d’une longue guerre civile de 15 ans. Bouffonnerie suprême, la première mesure prise par M. Hariri père à l’issue de la guerre fut de baisser de façon drastique le taux progressif de l’impôt sur le revenu qui atteignait 43% dans les années 1970 pour en faire un impôt « progressif » allant de de 2% à 10% !

    De plus, le Liban est une « bancocratie » de type maffieux avec des relations incestueuses entre les banques et les dirigeants communautaires du pays.