Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • #Coronavirus : "Les Européens s’inquiètent pour nous et nous nous inquiétons pour eux”, estime Felwine Sarr
    https://information.tv5monde.com/afrique/coronavirus-les-europeens-s-inquietent-pour-nous-et-nous-nous-

    L’#Afrique est vaste, donc je vais me contenter de parler du Sénégal. Dès le début de la crise, les universitaires ont créé des groupes de travail par champs de compétence. Nous en avons monté un en économie afin d’anticiper l’impact au niveau des transports, du tourisme, du commerce, de la culture et du secteur informel très exposé en ce moment. Nous avons réfléchi à des mesures que l’État pourrait prendre pour garantir aux individus des revenus plus durables et stables. Nous avons rencontré le ministre de l’Economie pour lui proposer notre aide.

    Désormais nous travaillons sur le plan de résilience économique et sociale lancé par le président de la République Macky Sall le 3 avril. Cette synergie s’est aussi produite dans le domaine du droit, de la gestion, de la science et de la médecine. C’est une excellente démonstration de l’impact que la société civile peut avoir. Quand le monde nous prédisait le pire, nous étions au travail afin d’apporter une réponse adaptée aux spécificités de nos sociétés.

    • Guillaume Lachenal : Comme le disaient déjà les anthropologues Jean et John Comaroff, la théorie sociale vient désormais du Sud, parce que les pays du Sud ont expérimenté, avec vingt ou vingt-cinq ans d’avance, les politiques d’austérité sous des formes radicales. Le néolibéralisme précoce s’est déployé au Sud, notamment dans les politiques de santé. Il est à l’arrière-plan des épidémies de sida et d’Ebola.

      On découvre aujourd’hui le besoin d’une grille de compréhension qui parte des questions de pénurie, de rareté, de rupture de stocks qui se trouvent être au cœur de l’anthropologie de la santé dans les pays du Sud. On parle aujourd’hui beaucoup de mondialisation, de flux et de la façon dont le virus a épousé ces mouvements, mais observée d’Afrique et des pays du Sud, la mondialisation est une histoire qui ressemble à ce qu’on voit aujourd’hui : des frontières fermées, des avions qu’on ne peut pas prendre, des mobilités impossibles.
      Jusqu’au début des années 2000, en Afrique, l’épidémie de sida, c’est une histoire de médicaments qu’on n’arrive pas à obtenir, qu’on fait passer dans des valises au marché noir… Durant la grande épidémie d’Ebola de 2014, les structures de santé ont été dépassées pour des raisons matérielles élémentaires : manque de personnel, pénurie de matériel…

      Il existe donc, au Sud, tout un corpus d’expériences riche d’enseignements, comme le soulignait récemment l’historien Jean-Paul Gaudillière. Comme Ebola, le Covid est à maints égards une maladie du soin, qui touche en premier lieu les structures de santé, mais aussi les relations de prises en charge domestiques. Surtout, le Sud nous montre comment on a voulu mobiliser une approche sécuritaire des épidémies, au moment même où on négligeait les systèmes de santé.

      Toute l’histoire de la santé publique dans ces pays rappelle pourtant qu’il ne suffit pas d’applications pour monitorer le virus et de drones pour envoyer les médicaments ; que ces modes de gouvernement sont de peu d’efficacité face à une épidémie. On peut tenter de transposer, ici, cette critique d’une gouvernementalité spectaculaire qui produit seulement une fiction de préparation.

      https://seenthis.net/messages/848196

      #Afrique #soin #théorie