Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • Twitter se résout à modérer Donald Trump après son Tweet sur les émeutes
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/30/twitter-entreprend-de-moderer-donald-trump_6041249_3210.html

    « When the looting starts, the shooting starts » (« Si les pillages commencent, les tirs commencent »). Employée par Donald Trump vendredi 29 mai à 1 h 53 du matin, alors que Minneapolis avait connu une troisième nuit de violences, la formule restera dans l’histoire des réseaux sociaux comme le premier Tweet du président américain à avoir été réduit en visibilité par Twitter. Pour la première fois, Donald Trump a été soumis à une forme de modération.

    « Ces VOYOUS déshonorent la mémoire de George Floyd, accuse le Tweet. Je viens de parler au gouverneur Tim Walz, et je lui ai dit que l’armée est entièrement avec lui. A la moindre difficulté, nous prendrons le contrôle, mais si les pillages commencent, les tirs commencent ». L’expression, très connotée, avait été employée par le chef de la police de Miami, Walter Headley, en 1967, pour menacer les « voyous » qui manifestaient pour les droits civiques. L’officier ne cachait pas qu’il lui était « égal » de voir ses agents « être accusés de brutalité policière ». Dans le contexte de Minneapolis, elle a été vue comme une invitation à la répression.
    Référence historique

    Ce n’est pas la première fois que Trump soulève l’indignation par ses Tweet incendiaires. Jusque-là, Twitter n’avait pas sévi. Cette fois, l’émotion nationale a été telle que la plate-forme a jugé bon de réagir. M. Trump s’est-il lui-même aperçu qu’il avait manqué de retenue ? La Maison Blanche a fait savoir que le président n’était pas conscient de la référence historique.

    Trois jours plus tôt, la plate-forme de Jack Dorsey s’était permis de relativiser deux autres des messages présidentiels, en les accompagnant d’une petite ligne de couleur bleue : « Consultez les faits ». Cette fois, le chef de l’exécutif s’attaquait au gouverneur de Californie, Gavin Newsom, pour sa décision de généraliser l’accès au vote par correspondance, à moins de six mois d’une élection qui se tiendra, sauf miracle, en temps de pandémie. M. Trump ayant répercuté des accusations de fraude infondées, Twitter avait ajouté des éléments de fact-checking (vérification) dans le cadre de ses « efforts pour renforcer l’intégrité civique » sur la plate-forme.

    Furieux, M. Trump a contre-attaqué le 28 mai par un décret sur la « prévention de la censure en ligne ». Son executive order s’en prend particulièrement à la section 230c de la loi de 1996 sur la décence dans les communications, le fondement du modus operandi des réseaux sociaux. Cet article exonère les plates-formes de quasiment toute responsabilité sur le contenu publié. Il leur permet d’autre part de retirer des contenus sans crainte d’être poursuivies pour autant que leur « bonne foi » soit établie. C’est cette idée de bonne foi que M. Trump demande à la FCC, le régulateur des télécommunications, de revisiter pour remédier à ce qu’il voit comme un parti pris anti-républicain.

    #Twitter #Trump