• Mort de Zineb Redouane : le rapport d’expertise balistique disculpe la police

    Cette Algérienne de 80 ans a été touchée au visage par un tir de grenade alors qu’elle se trouvait à la fenêtre de son appartement, le 1er décembre 2018 lors d’une manifestation de « gilets jaunes ».

    Par Mustapha Kessous Publié 11 juin 2020
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/11/mort-de-zineb-redouane-le-rapport-d-expertise-balistique-disculpe-la-police_

    Soixante-treize pages et une conclusion redoutée par les avocats et la famille de la victime : « L’arme a été utilisée selon les préconisations et les procédures d’emploi en vigueur dans la police nationale. » Il y a un an et demi, Zineb Redouane mourait sur une table d’opération de l’hôpital de la Conception, à Marseille. La veille au soir, le 1er décembre 2018, « Mama Zina » comme on la surnommait, avait reçu une grenade lacrymogène en plein visage, tirée par la police – en marge d’une manifestation marseillaise de « gilets jaunes » qui s’était terminée en violents affrontements, près du Vieux-Port – alors qu’elle était en train de fermer les fenêtres de son petit appartement, situé au quatrième étage de la rue des Feuillants, dans le centre-ville.

    Le 20 mai, en plein confinement, le rapport d’expertise balistique concernant la mort de cette Algérienne de 80 ans a été remis à l’ancienne juge de Marseille qui l’avait commandé lorsqu’elle instruisait l’enquête. En effet, il y a près d’un an jour pour jour, l’affaire a été « dépaysée » (à Lyon) à la demande de Yassine Bouzrou, l’avocat de Milfet Redouane, la fille de la victime. Me Bouzrou estimait alors que l’information judiciaire ouverte pour « recherche des causes de la mort » était « catastrophique ».

    Un magistrat du parquet présent à la manifestation

    En effet, au moment de la manifestation, un magistrat du parquet était présent aux côtés des forces de l’ordre, créant ainsi une suspicion d’entrave à l’enquête « tout en omettant d’indiquer sa présence au magistrat instructeur », notait l’avocat. Pour la relancer, Yassine Bouzrou avait porté plainte contre l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) « pour faux en écriture publique », car il considérait que « les agents avaient rédigé un faux PV [procès-verbal] au sujet de l’exploitation d’une caméra de surveillance qui aurait été hors service » : « Je n’ai jamais cru que la seule caméra hors service était la mieux placée à quelques mètres du tireur », ripostait-il. (...)

    #Violences_policières #Zineb_Redouane