Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • #Andrea_Dworkin : La pornographie et le deuil
    https://tradfem.wordpress.com/2020/06/01/dworkin-la-pornographie-et-le-deuil

    J’avais cherché des choses à dire ici ce soir très différentes de celles que je vais dire. Je voulais venir ici en militante, fière et dans une sacrée colère. Mais, de plus en plus, b colère m’apparait comme l’ombre pâle du sentiment de deuil qui m’envahit. Si une femme a une quelconque idée de sa propre valeur, voir des bribes de pornographie peut l’amener effectivement à une rage utile. Etudier la pornographie en quantité et en profondeur, comme je l’ai fait pendant plus de mois que je ne voudrais me le rappeler, amènera cette même femme au deuil.

    La pornographie en elle-même est vile. La caractériser autrement serait mentir. Aucune peste d’intellectualismes ou de sophismes masculins ne peut changer ni cacher ce simple fait. Georges Bataille, philosophe de la pornographie (qu’il dénomme « érotisme »). l’exprime avec clarté : « Essentiellement, le domaine de l’érotisme est le domaine de la violence, le domaine de la violation » ‘. Bataille, à la différence de tant de ses pairs, rend au moins explicite le fait qu’il s’agit ici de violer les femmes.

    Traduction de 1979 par Nancy Huston pour la revue Sorcières

    #pornographie #culture_du viol #féminisme_radical