• La mer Celtique tombe dans un trou noir scientifique - Économie - Le Télégramme
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    Le cabillaud figure parmi les espèces de poisson dont les données sont erronées, empêchant tout précis sur les stocks en mer Celtique.
    Photo Claude Prigent

    Faute de données valables, le Conseil international sur l’exploitation de la mer (CIEM) ne pourra pas publier comme prévu, le 30 juin, ses recommandations de pêche dans cette zone très poissonneuse à cheval entre eaux britanniques et européennes.

    Comme si les incertitudes liées à la crise du coronavirus ne suffisaient pas : les pêcheurs ne disposeront pas, le 30 juin, comme c’était pourtant prévu, d’un point précis sur les stocks des trois espèces emblématiques de la mer Celtique. La publication des « avis scientifiques » du CIEM, qui servent de base à la détermination des droits de pêche, a été repoussée au… 30 octobre, a appris, ce mardi, Le Télégramme.

    En cause des « problèmes de données » sur trois espèces : cabillaud, aiglefin et merlan, a précisé cette source. Selon nos informations, seules ces trois espèces et la mer Celtique sont concernées. Les avis pour le golfe de Gascogne et la mer du Nord seront, eux, bien publiés à temps. Ce report est fâcheux car les avis du CIEM servent de base à l’attribution des droits de pêche par zone, espèce et pays pour l’année suivante. Pas d’incidence, dans l’immédiat, pour les pêcheurs français mais de sérieux doutes pour l’avenir…

    « Des erreurs majeures (…) trouvées dans les données »
    La cause en reste obscure. Selon une autre source, dans le milieu de la pêche, « on a constaté des problèmes en février dans certaines données, notamment françaises ». Mercredi, le CIEM, qui a confirmé l’information encore officieuse jusque-là et indiqué que « le retard… est dû au fait que l’atelier d’étalonnage [des données entre pays] n’était pas en mesure de parachever son analyse en raison de retard dans la fourniture des données ». Un porte-parole de l’organisation a précisé que « des erreurs majeures avaient été trouvées dans les données qui avaient été communiquées avec retard ». Il n’a pas précisé de quel pays et organisme provenaient ces données. Celles-ci sont traditionnellement recueillies par les professionnels eux-mêmes et par les scientifiques pendant leurs campagnes, puis transmises par les autorités publiques compétentes à Copenhague, siège de cet organisme auquel sont associés des milliers de scientifiques du monde entier.