CEPED-MIGRINTER-IC MIGRATIONS-Balkans

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  • [Visa Vicky Skoumbi, Migreurop] 

    20.06.2020,

    Nouvelle extension de l’enfermement aux hot-spots des îles sous prétexte du coronavirus

    Dimitris Angelidis

    Si le virus n’existait pas, le gouvernement grec l’aurait inventé pour faciliter l’adoption de son programme d’extrême droite sur la question des réfugiés.

    Depuis le début de la corona-pandémie, le gouvernement a traité la pandémie non pas comme quelque chose dont il devait protéger les réfugiés et les migrants vivant dans les structures, mais plutôt comme une autre occasion de les cibler comme une menace supposée pour la santé. Par conséquent, il n’a pas pris de mesures efficaces pour prévenir et protéger les structures d’accueil, ignorant ostensiblement les recommandations urgentes des organismes grecs, internationaux et européens.

    Il n’a pas procédé à l’évacuation immédiate des centres de réception et d’identification pour le plus que 2 000 réfugiés et migrants qui sont particulièrement vulnérables au coronavirus - personnes âgées ou souffrant de graves problèmes de santé chroniques. Au lieu de cela, il n’a pas cessé de remettre de facto pour plus tard sous de prétextes vagues et fumeux ou même sans souffler mot pendant au moins deux mois l’accord respectif que le Ministère de l’Immigration et de l’Asile avait conclu avec Mme Johansson au début du mois d’avril.

    En d’autres termes, s’il n’y avait pas eu le coronavirus, le gouvernement l’aurait inventé pour pouvoir faire passer plus facilement son programme d’extrême droite en matière de réfugiés. En fait, c’est exactement ce que fait le ministre des Migrations et de l’Asile : il utilise la pandémie de coronavirus pour prolonger la quarantaine encore et encore dans les structures. Surtout dans les centres de réception et d’identification des îles, où les tentatives bâclées et hâtives du ministre Notis Mitarakis et du ministre de la Protection des citoyens Michalis Chrysochoïdis d’imposer par la force, la création de nouveaux centres de réception et d’identification, dont la capacité d’accueil plusieurs fois serait multipliée par rapport à celle de hot-spots actuels, a tourné au fiasco, se heurtant à l’opposition massive de la population locale. Ce projet que le gouvernement a essayé d’imposer de force par des réquisitions et une répression très violente de protestation incluait l’attribution directe et sans appel d’offre préalable de la construction de ces nouveaux centres pour un coût de plusieurs dizaines de millions d’euros.

    L’imposition de la quarantaine aux hot-spots dans les îles a commencé le 24 mars, bien avant que la population générale ne soit mise en quarantaine, et n’a cessé de se renouveler depuis. Le samedi 20 juin, les ministres Mitarakis et Chrysochoidis ont annoncé une nouvelle prolongation du confinement sanitaire du CIR jusqu’au 5 juillet, date à laquelle 3,5 mois de quarantaine continue se seront écoulés. Du moins aux yeux des xénophobes, comme dans la pratique, les autorités ne sont pas en mesure d’imposer une quarantaine stricte aux structures qui s’étendent dans une large mesure en dehors des zones délimitées des Centres.

    Les ministres ont également annoncé l’extension de la quarantaine aux structures de Malakasa, Ritsona et Koutsochero, où quelques cas ont été détectés il y a plusieurs semaines ; depuis lors, il n’y a pas eu d’informations sur de nouveaux cas dans les structures et bien que le délai prévu de quarantaine soit passé depuis longtemps, celle-ci de prolongation en prolongation s’éternise.

    Il s’agit d’une gestion scandaleusement provocatrice, à des fins de communication, tant de la question des réfugiés et de migrants que de celle du coronavirus.

    https://www.efsyn.gr/node/248622

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