• Opinion | Watch This Protest Turn From Peaceful to Violent in 60 Seconds - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2020/06/26/opinion/blm-protests-police-violence.html

    On a mild June evening, a large but peaceful group of protesters supporting the Black Lives Matter movement marched toward the East Precinct police station house in the Capitol Hill neighborhood of Seattle.

    Minutes later, the march ended in chaos as the police lobbed flash-bang grenades and sprayed the protesters with tear gas and pepper spray. Video of the clash, widely seen online, offers a lesson on how not to handle a crowd. But it also demonstrates a deeper problem in American policing: how officers often double down on a colleague’s decision, with potentially huge consequences.

    • Extrêmement éclairant sur les mécanismes d’escalade de la violence. Je constate tout de même que la première interprétation d’action supposément violente vient du côté des flics : le parapluie.

    • Là où je ne suis pas d’accord avec le nyt (mais bon, c’est eux aussi...), c’est quand ils parlent de « simple altercation » à propos de l’incident du parapluie.

      Non, là à mon sens c’est le flic qui se sent agressé alors que bon, à ce stade il n’y a pas de quoi fouetter un chat. En fait à partir du moment ou les forces anti-émeute remplacent les « gentils flics » en vélo, on sent que ça monte, mais de par l’attitude passivement offensive des flics : leur accoutrement, les postures. Ça pue la testostérone et clairement on est plus dans l’apaisement. C’est plus le bon ptit gars en vélo (même si ça reste un flic), on passe au cran au dessus, et ça dégueule les hormones.

    • Un autre non-dit (ou le même qu’@ericw en fait) : est-ce que ces flics américains sont aussi hostiles, d’entrée de jeu et par nature, contre ces manifestations qui scandent des slogans hostiles aux violences policières, que nos propres robocops électeurs du FN ?

      Ce qui revient à dire qu’on fait (forcément) contrôler ces manifestations par des personnels qui sont politiquement très hostiles à leurs revendications.

      De fait, l’analyse « objective » d’une manif qui dégénère, par une sorte d’incompétence des forces de maintien de l’ordre, masque le gros point aveugle : il faudrait aussi se demander si ces flics n’ont pas déjà, d’entrée de jeu, envie d’en découdre.

    • @arno
      « il faudrait aussi se demander si ces flics n’ont pas déjà, d’entrée de jeu, envie d’en découdre. »

      Pour moi c’est ce qui ressort de ce décorticage, ou à tout le moins c’est ce qui me saute à la gueule, et comment penser autrement quand on voit l’évolution des violences policières en manifestation ?

      Marrant, je dissais pas plus tard que lundi à quelqu’un que j’ai été biberonné à la manif depuis tout petit, que j’ai emmené mes enfants en manif alors qu’ils étaient hauts comme 3 pommes, et qu’aujourd’hui j’hésiterais franchement à emmener des marmots en manif (euuhh, même carrément je ne le ferais pas). En quoi ? 10-15 ans de temps ?

      @simplicissimus « Au chapitre des désaccords avec le NYT, on pourrait commencer par le titre lui-même »

      Oui mais là est-ce qu’on est pas dans l’attendu ? Le même genre d’attendu que quand tu épluches la une du site du monde chez nous. Et d’ailleurs pour le coup c’est assez incroyable que le fond de cette démonstration associant remarquablement image et commentaire soit publiée par le nyt, nonobstant le titre.

      En revanche je ne crois pas être malveillant en pensant qu’on peut attendre longtemps ce genre de démontage de la part du monde, qui lui préfère titre « Le ministère de l’intérieur passif face au mouvement de colère des policiers qui s’amplifie ». Ben alors le ministère, t’attends quoi pour écouter tes forces de l’ordre ? Immonde inversion des rôles.

    • Pas d’accord, @monolecte, il y a dérapage. Ce qui se passe n’a aucun sens d’un point de vue tactique. Pour se dégager d’une telle situation de face à face qui risque de dégénérer, la doctrine (et donc la hiérarchie) n’a pas 36 possibilités, il faut procéder à un bond offensif avec un objectif fixé.

      Dans le cas présent, ce n’est même pas pensable étant donné les barrières qui séparent les manifestants des FdO (!) De mon point de vue, il y a un geste débile - le coup de matraque sur le parapluie - et la réaction du porteur de parapluie qui déverrouillent la tension qui s’est installée brutalement quand les papys et leurs casques à vélo ont été remplacés par les robocops.

      L’effet d’entraînement est instantané, c’est ce qui me frappe le plus, et totalement incontrôlable. On en a eu un exemple dans l’autre sens avec l’infirmière jeteuse de cailloux.

      La responsabilité de la hiérarchie dans cette affaire, et, à mon sens là où la « doctrine » est totalement défaillante, est de ne pas considérer d’emblée la séquence comme un échec total. Et donc, de chercher le responsable de cette perte de contrôle et de le sanctionner. Et, en amont, lors de la formation, d’insister sur la maîtrise de soi et la sanction individuelle si on la perd.

      En gros, tout fonctionne comme si un « Mais, M’sieu, c’est pas moi qu’ai commencé », implicite, exonérait la police de toute responsabilité et dispensait la hiérarchie d’analyser la séquence et de remonter les ceinturons des agents (le déclencheur et les déclenchés).

      Ajoutons là-dessus, «  les FdO sont toujours et partout irréprochables » couvrant politiquement tous les agissements. Mais là on est plutôt en France, où la remise en cause de la police est un interdit politique majeur, alors qu’aux É.-U. commence à percer un discours politique d’irréformabilité de la police (#Defund_the_police).

    • Ce qui saute aux yeux, en dehors des gaz lacrymogènes et des sprays irritants, c’est l’utilisation totalement disproportionnée de la force. Et donc, illégale.

      Ce qui devrait rentrer dans le crâne, en dehors des coups de bâton de défense, c’est l’impasse absolue que constituent les armes dites non-létales.

      Si on compare avec l’icône de Marc Riboud en 1967, Fille à la fleur


      Il est évident que la Garde nationale, aussi peu formée qu’elle ait été au maintien de l’ordre, ne va pas réagir à une provocation, fleur ou parapluie, par un coup de baïonnette…

      Il n’y a pas ou plus de barrière psychologique à l’engagement de ce type d’arme et la situation dégénère immédiatement. C’est le même raisonnement que celui qui interdit l’emploi d’armes nucléaires miniaturisées (armes tactiques) ou propres (bombes à neutrons).