CEPED_MIGRINTER_ICMigrations_santé

Fil d’actualités Covid19-Migration-santé (veronique.petit@ird.fr) relié à CEPED-MIGRINTER-IC MIGRATIONS.

  • Dans le Liban en pleine crise économique, le calvaire des domestiques éthiopiennes
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/29/dans-le-liban-en-pleine-crise-economique-le-calvaire-des-domestiques-ethiopi

    Début juin, une trentaine de femmes, campant devant la représentation éthiopienne, ont été placées dans des lieux d’accueil, après l’intervention du ministère du travail. D’autres silhouettes chétives sont arrivées depuis. Des compatriotes ou de bonnes âmes libanaises viennent déposer le soir de quoi faire un repas. En uniforme de bonne, Tsigeweyni, 31 ans, dont quatorze passés au Liban, a « la chance d’avoir des employeurs qui [la] respectent » et touche un salaire de 400 dollars. Venue donner un coup de main, elle fulmine contre « les familles qui traitent leur employée comme leur chose, la kafala qui asservit, les bureaux de placement mafieux, les trafics en Ethiopie, le consulat qui n’a pas de solution ».Ces scènes de misère ne sont que la partie visible de la situation. Dans les faubourgs pauvres aux pourtours de Beyrouth où vivent des migrants, de nombreuses bicoques sont emplies de détresse et d’attente. Sans emploi depuis l’automne, Zeina, 26 ans, s’est installée dans une ruelle du camp palestinien de Mar Elias. Elle y partage un logement avec d’autres Ethiopiennes. « Je veux rentrer chez moi. Il n’y a plus rien qui marche ici, ni pour les Libanais ni pour les étrangers. Plus d’argent, plus de travail. Souvent, on se contente de manger du pain et des tomates. » Martha, 25 ans, longs cheveux tressés, sans papiers : « En Ethiopie, je serai dans le même besoin, mais je serai avec mes parents. » Elle baisse les yeux quand elle dit, dans un arabe hésitant, gagner « 5 000 livres libanaises de l’heure [moins d’un dollar sur le marché noir] pour des ménages occasionnels. Comment pourrais-je payer un billet d’avion à 680 dollars pour repartir ? » Une vingtaine de compatriotes ont trouvé refuge à côté, dans un abri de fortune, sous un toit de tôle. Elles refusent de parler et tentent de calmer une jeune femme en proie à une crise de nerfs.

    #Covid-19#migrant#migration#liban#ethiopie#travailleurmigrant#domestique#sante#santementale#vulnerabilite