A Paris, un campement de mineurs étrangers pour alerter l’Aide sociale à l’enfance
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Elle mesure l’impact du « non-accueil » chez ces adolescents : « Cela les affecte psychologiquement, explique-t-elle. Tous les services réservés aux mineurs leur sont fermés car ils ne sont pas reconnus comme tels. Ils n’ont ni accès à la scolarité ni à un travail. Ils se retrouvent dans une situation d’attente qui peut durer de deux à dix-huit mois, à la rue ou dépendants de la charité qu’on veut bien leur donner. Il y a de l’angoisse, de la tristesse et une immense solitude. » Salahou-Dine ne connaît « personne » en France. « Je suis le seul Béninois de tout le groupe présent ce soir », assure ce jeune de 17 ans, arrivé en France en septembre 2019, après être passé par l’Italie, la Libye et le Niger. Pendant des mois, il a vécu à la rue, échouant tantôt porte de La Chapelle, tantôt porte d’Aubervilliers ou encore porte de La Villette. De cette errance aux confins de la capitale, en bordure du périphérique, il a gardé un souvenir douloureux. « J’ai peur de retourner dormir dehors », confie Salahou-Dine, qui a pu être logé dans une chambre d’hôtel par MSF depuis le mois de janvier. « Je ne suis pas tranquille, poursuit-il. En venant ici ce soir, j’ai peur de la police, j’ai peur du virus aussi. » Salahou-Dine a été testé positif au SARS-CoV-2 pendant la période de confinement mais il craint une rechute. La semaine prochaine, il devrait commencer à suivre des cours de soutien scolaire dispensés par l’association Droit à l’école. Mais il prévient : « Si je ne peux pas me doucher, je ne sais pas si je pourrais y aller. »
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