Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • #Finn_Mackay : Argumenter contre l’industrie de la prostitution : Au-delà de l’opposition abolitionnistes contre « travailleuses du sexe »
    https://tradfem.wordpress.com/2020/07/03/argumenter-contre-lindustrie-de-la-prostitution-au-dela-de-loppos

    Quelle est la différence entre vendre son travail pour gagner de l’argent ou être en prostitution pour gagner de l’argent ?

    Il est intéressant d’approfondir ce refrain courant selon lequel la prostitution est un travail comme un autre. Les arguments féministes contre l’industrie de la prostitution soutiennent qu’il y a une différence entre vendre son travail et vendre l’accès à son corps. Les survivant-e-s de la prostitution disent souvent la même chose [10]. Un-e charpentier-ère ou un-e plombier-ère travaille avec son corps, il ou elle vend son travail qui est un produit de sa capacité physique, y compris son esprit. Un-e journaliste ou un-e universitaire travaille aussi avec son corps, en réfléchissant, en écrivant, en donnant des conférences, en se déplaçant pour assister à des conférences, etc. Mais ce n’est pas la même chose que de vendre l’accès à son corps. Les biens sont produits par les travailleurs grâce au travail de leur corps – leur corps n’est pas le bien lui-même. D’aucuns ont alors tendance à désigner les danseuses et danseurs ou les autres artistes qui font usage de leur corps dans leur art. Mais le même argument peut s’appliquer, car si les danseurs et danseuses produisent de la danse et les artistes produisent de l’art avec leur corps, leur corps n’est pas le bien commercialisé. Les limites du corps sont inscrites dans la loi, notre intégrité corporelle est universellement comprise ; partout sauf dans les débats sur la prostitution, semble-t-il. La plupart d’entre nous comprendraient qu’il y a une différence entre être frappé-e au visage et être violé-e. Notre droit traite différemment ces deux agressions violentes, car la seconde est considérée comme une atteinte à l’intégrité corporelle, c’est une violation des limites du corps. C’est en partie pour cela que travailler avec son corps et faire de son corps un bien en soi, sont deux choses très différentes. Pour parler franchement, être constructeur n’implique pas de mettre son corps à la disposition de ses employeurs à des fins sexuelles ; il en va de même pour les journalistes, les universitaires, les serveurs, etc.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2013/06/24/arguing-against-the-industry-of-prostitution-beyond-the-abolitionis
    #système_prostitutionnel #travail_du_sexe #capitalisme #racisme #violences_masculines #misogynie