Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • La nef des fous, par Alain Acardo - éditions Agone
    https://blog.agone.org/post/2020/06/04/La-nef-des-fous

    Tout se passe comme si la corporation journalistique, à peu près totalement discréditée aujourd’hui aux yeux du grand public par son inconsistance intellectuelle et sa médiocrité morale, sautait sur l’occasion de redorer son blason. Dès que le malheur frappe à la porte du genre humain, il faut voir et entendre les rédactions « se mobiliser » au service de leurs semblables ! Des milliers d’hommes et de femmes, habituellement confinés dans leurs confortables sacristies de presse, s’emparent de tous les moyens de communication que des affairistes milliardaires mettent à leur disposition pour entretenir dans les populations le niveau de conscience compatible avec les politiques économiques et sociales mises en œuvre par les gouvernements que ces mêmes milliardaires ont contribué à installer aux commandes, depuis que les peuples sont convertis à la religion du dieu Fric prêchée par Saint Ronald Reagan et Sainte Margaret Thatcher.

    Précédemment, du fait de la relative multiplicité des pouvoirs et des intérêts en concurrence dans le monde social et dans l’État lui-même, on pouvait capter des filets d’informations provenant d’une pluralité de sources. Les politologues prétendaient y voir l’expression du « pluralisme démocratique ».

    Mais l’une des particularités de l’épisode covid-19 aura été de ramener l’#information médiatique institutionnelle, tant publique que privée, à sa fonction essentielle de « voix-de-son-maître » : à cause, d’une part, de l’insuffisance des connaissances positives relatives à ce virus, et, d’autre part, du confinement, les équipes journalistiques ont dû se contenter de faire les seules choses qu’elles aient apprises, s’aligner sur les mêmes sources administratives officielles, suivre avec dévotion leurs agendas et relayer leurs instructions, contradictions et incohérences comprises. Pour pallier un peu la minceur de leur information factuelle, elles en ont rajouté, sans plus de mesure ou de discrétion, dans les seuls registres de l’émotionnel et du compassionnel, alternant approximations alarmantes et niaiseries rassurantes, s’érigeant avec un inlassable empressement en auxiliaires de parole, en nounous bêtifiantes, en psy pour attardés, en ardélions plus obsédants que les mouches sur des tartines.

    #journalisme #médias