• Course à la 5G, d’autres formes de lutte prennent le relais - Paris-luttes.info
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    Ce jeudi 9 juillet deux hommes seront jugés par le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier, accusés d’avoir incendié le 15 avril dernier un relais téléphonique à Foncine-le-Haut dans le Jura.

    Ces derniers mois, et plus que de coutume, des antennes-relais ont brûlé dans le monde entier. Tandis que les médias s’engouffrent dans la piste du complotisme pour dépolitiser les raisons de s’attaquer aux antennes-relais et à la 5G, la police fait son sale boulot, et a déjà arrêté quelques personnes. Le procès des deux jurassiens est l’un des premiers médiatisés en France. Les inculpés auront à passer un examen psychiatrique avant l’audience [1]. Il semble pourtant que cette folie soit largement partagée.

    Le 16 juin, deux autres personnes ont été interpellées par des gendarmes en planque, alors qu’elles pénétraient sur le site de l’antenne-relais 5G de Contes en pleine construction. Le dispositif de 21 mètres avait déjà été plusieurs fois la cible d’attaques (ventilateurs dégradés, câbles sectionnés), venant donner corps à la contestation que mènent depuis près d’un an les habitants de la commune, le maire et le collectif NARF (Non à l’Antenne-Relais Free) contre son installation, à coups de discussions publiques et de recours en justice [2].

    Le 30 juin dernier, ce sont six personnes qui ont été interpellées dans le Nord pour l’incendie d’une antenne-relais 5G à Douai le 3 mai. Cinq d’entre elles passeront en procès le 30 juillet.
    Il serait dommage de laisser se dérouler ces procès dans l’indifférence. Si nous voulons lutter ensemble, avoir la moindre chance de faire entendre notre voix et d’emporter quelques victoires, il nous faut soutenir toutes les initiatives venant s’opposer à ce quadrillage nocif de nos lieux et de nos vies.

    Depuis des années, et probablement dès leur apparition, la contestation s’est manifestée contre les infrastructures des flux de communication : lignes haute tension [3], réseaux de fibre optique, opérateurs télécoms, antennes-relais… Des réseaux anti-linky, anti-compteurs de gaz communicants se sont déployés sur tout le territoire. Des camps ont eu lieu. Des sabotages ou des actions symboliques ont été menées. Des études indépendantes ont été réalisées, des articles de contre-information publiés. Des recours en justice, des pétitions ont été envoyées.

    Autant de refus de vivre dans un monde hyper-connecté. Les raisons sont multiples, et pas toujours exemptes de contradictions. Si tous les acteurs de la contestation ne partagent pas, par exemple, le même idéal révolutionnaire, ni un consensus sur les modes d’action, on retrouve tout de même régulièrement des constats similaires sur l’exploitation des travailleurs et de l’environnement, les risques sanitaires, la centralisation, la marchandisation des données et le contrôle que ces technologies permettent, les profits qu’elles rapportent à des multinationales qui croulent déjà sous l’indécence de leur richesse, l’aliénation des individus (à commencer par l’atomisation des êtres devant leurs écrans, la destruction du lien social, la saturation d’informations biaisées, la perte de concentration et de facultés mentales et physiques, la dépossession des savoirs techniques et des possibilités de maîtrise des outils que l’on utilise). Et la liste est loin d’être exhaustive. Si certains cherchent à promouvoir des technologies plus démocratiques et plus « vertes », d’autres pointent les contradictions infinies du système et voient dans la critique ou la destruction de ces infrastructures un moyen d’attaquer l’ordre capitaliste en son cœur.