« Un virus qui festoie », Christian Lehmann - LibĂ©ration
â»https://www.liberation.fr/france/2020/07/17/un-virus-qui-festoie_1794511
Jâattendais avec une certaine inquiĂ©tude, au vu de ce qui se passait ailleurs, aux Etats-Unis, en Floride, ce que jâai surnommĂ© « le Covid balnĂ©aire », lâarrivĂ©e dâestivants urbains dĂ©cidĂ©s Ă se donner du bon temps, Ă dĂ©compresser du confinement, sur leurs lieux de vacances. Ces villes oĂč, les discothĂšques Ă©tant fermĂ©es, les estivants se retrouvaient dans des bars bondĂ©s, ou dans des fĂȘtes privĂ©es, parfaits vecteurs de contamination par aĂ©rosolisation. Ăa a Ă©tĂ© lâun des Ă©lĂ©ments qui nous ont amenĂ©s, quelques collĂšgues et moi, Ă lancer la tribune demandant au gouvernement de prendre ses responsabilitĂ©s, et de rendre obligatoire le port de masques en lieu clos, mal ventilĂ©. Cela fait plus de trois mois que ce risque est discutĂ© dans les milieux mĂ©dicaux, que sont dĂ©cryptĂ©es les modalitĂ©s de transmission. Des mois que lâon comprend peu Ă peu que les contaminations indirectes, par manipulation dâobjets, sont exceptionnelles voire inexistantes, mais que par contre, des personnes infectĂ©es, mĂȘme asymptomatiques, parlant, chantant, respirant fort dans un lieu non ventilĂ© peuvent infecter beaucoup de monde en crĂ©ant un nuage de particules virales qui reste en suspension si aucun mouvement dâair ne le disperse. Ces contaminations se dĂ©roulent dans un premier temps Ă bas bruit car touchant des sujets jeunes en bonne santĂ©. Mais elles peuvent ensuite brutalement poser problĂšme si plusieurs infectĂ©s, mĂȘme peu symptomatiques, se retrouvent dans le mĂȘme espace clos. Pour parler clairement, en rĂ©fĂ©rence au rassemblement ĆcumĂ©nique de Mulhouse, il sâagit moins de patients supercontaminateurs que de lieux supercontaminants.