Ce texte de La Caisse de Solidarité de Lyon a d’abord été publié sur Rebellyon.Il citait des matériaux bibliographiques malheureusement éludés par la version de Expansive.
Les dénonciations publiques ont libéré la parole, mais elles ont aussi, parfois, servi à construire des monstres, bien pratiques à mettre en avant, pour clamer du même coup sa propre innocence. Nous refusons cette logique qui tendrait à faire croire qu’il suffit de virer quelques anormaux pour préserver notre sécurité : nous savons trop que le problème c’est justement la “normalité” et ses rapports structurels. [...]
Safe et sécurisation
La sécurité nous pose problème aussi comme objectif politique. Nous souhaitons tisser de la confiance, se renforcer pour se sentir prêt·e·s à lutter, fabriquer des alliances, mais pas sécuriser nos espaces. La politique du safe comme horizon d’élimination du risque ne nous convient pas.
Nous percevons l’intérêt de former des communautés, des amitiés, des groupes, nécessairement restreints, où l’on travaille des liens de confiance, qui nous donnent de la force pour lutter. Mais la création de ces espaces de bien-être ne sont pas le but ultime de notre politique. [...]
Matériaux qui nous ont servi :
• Chi-Chi SHI, “La souffrance individuelle (et collective) est-elle un critère politique ?”, revue Période (dispo sur internet)
• Jack (Judith) Halberstam, « Tu me fais violence ! » La rhétorique néolibérale de la blessure, du danger et du traumatisme, dans Vacarme, n°72 (consultable en ligne)
• La brochure Paranormal Tabou (qui contient : Le féminisme du ressenti, et Safety is an illusion), sur infokiosques.net
• La brochure “Premiers pas sur une corde raide” (infokiosques.net)
• “Que se déchaînent les victimes” (décembre 2018) et “Le néolibéralisme c’est trigger” (janvier 2017), émissions de radio de : On est pas des cadeaux ! (dispo en ligne sur leur blog)
• Maya Dukmasova, “Tout le monde peut se passer de la police, organisations communautaires pour abolir la police à Chicago”, in Jefklak, janvier 2017 (dispo en ligne)
• Elsa Dorlin, Se défendre, une philosophie de la violence (la partie : Autodéfense et politique de la rage)
• bell hooks, Ne suis-je pas une femme ? Femmes noires et féminisme, 1981 (traduction française 2015, Cambourakis)
• “Défaire le radicalisme rigide”, IAATA, janvier 2019 (dispo ici)
• “Jour après jour : violences entre proches, apporter du soutien et changer les choses collectivement”, 2016, brochure dispo sur infokiosques.net
• Laurence Ingenito et Geneviève Pagé, “Entre justice pour les victimes et transformation des communautés : des alternatives à la police qui épuisent les féministes”, Mouvements, n°92, p. 62-75 (dispo sur Internet)
• “L’abolitionnisme pénal : une lutte féministe ? Entretien avec Gwenola Ricordeau, autour du livre Pour elles toutes. Femmes contre la prison.” sur contretemps.eu (novembre 2019)
• “La justice : la connaître, y faire face, vivre sans”, 2018, disponible sur ►https://facealajustice.wordpress.com
• Victoire Tuaillon / Binge Audio, “Qui sont les violeurs ?”, Les couilles sur la table #18, (disponible en ligne)
• Aurore Koechlin, Quelle stratégie pour le mouvement féministe ?, extrait de La révolution féministe, éd. Amsterdam, 2019.