• Juan Carlos, ancien monarque espagnol soupçonné de corruption, s’exile
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    Soupçonné de corruption et sous le coup d’une enquête de la Cour suprême, l’ex-roi d’Espagne Juan Carlos a annoncé sa décision de quitter le pays dans une lettre adressée à son fils, le souverain Felipe VI, rendue publique par la maison royale lundi 3 août. Aucune précision n’a été faite concernant le pays où il s’installera.

    « Guidé à présent par la conviction de rendre le meilleur service aux Espagnols, à leurs institutions, et à toi en tant que roi, je t’informe de ma décision réfléchie de m’exiler, en cette période, en dehors de l’Espagne », a écrit l’ancien souverain, estimant devoir prendre cette décision sur fond de « répercussions publiques de certains épisodes de [sa] vie privée passée ». Il s’assure ainsi de ne pas rendre la tâche plus difficile à son fils, ajoute-il. Dans un communiqué de la maison royale, son fils fait savoir qu’il accepte sa décision et l’en remercie.

    Il ne s’agit cependant pas d’une tentative d’échapper à la justice de son pays, a fait savoir l’avocat de l’ancien monarque, Javier Sánchez-Junco Mans, précisant que Juan Carlos « a l’intention de se rendre disponible pour coopérer à l’enquête ».

    L’Arabie_saoudite peut-être ?

    Début juin, la Cour suprême espagnole avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur une possible commission versée à Juan Carlos à l’occasion du contrat de construction d’un « train du désert » entre Médine et La Mecque. Un marché attribué par l’Arabie saoudite à un consortium espagnol pour 7 milliards d’euros, en 2011. Le dossier avait été ouvert en septembre 2018 à la suite de la publication dans la presse d’enregistrements où l’ancienne maîtresse de Juan Carlos, Corinna zu Sayn-Wittgenstein, parlait de cette commission. Par ailleurs, début mars, le quotidien suisse La Tribune de Genève a affirmé que Juan Carlos avait reçu, en 2008, 100 millions de dollars du roi saoudien Abdallah (2005-2015), sur un compte en Suisse d’une fondation panaméenne.