Sombre

“When all are guilty, no one is; confessions of collective guilt are the best possible safeguard against the discovery of culprits, and the very magnitude of the crime the best excuse for doing nothing.” (Hannah Arendt) Laŭ la krio de la koko tuj spirito ĉiu, kie ajn li vagas, rapidas hejmen (L.L. Zamenhof)

  • Les leçons de l’épidémie : la grande peste de Londres vue par Daniel Defoe
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    Des rues désertes, des volets fermés, des portes cadenassées, des hurlements de démence qui portent dans le silence d’une ville vidée de ses habitants et ces convois de cadavres dont la puanteur se mêle aux fumigations pratiquées par les habitants pour désinfecter l’atmosphère. Nous sommes en 1665. Et l’on ne se sait à peu près rien du mal qui s’abat sur Londres.

    Une chronique quotidienne de l’épidémie
    Publié sous un pseudonyme en 1722, le Journal de l’année de la peste est à la fois une chronique, une fiction documentée (Daniel Defoe n’a que cinq ans en 1665), un récit d’édification et un avertissement lancé aux autorités londoniennes. En 1720, la peste débarquait en Provence et prélevait en quelques mois la moitié de la population de Marseille. Quelques années auparavant, en 1712, elle avait déjà fauché des milliers de vies dans les ports polonais, suédois et dans les villes des principautés allemandes. Defoe s’y intéresse de près, accumule les témoignages (notamment la Loïmologia de Hodges), publie des articles et un opuscule, Préparatifs convenables pour la peste. Peine perdue pour ce génial polygraphe, la calamité n’atteindra finalement jamais Londres.

    Longtemps dénigré pour sa faible valeur documentaire (tout y serait exagération) et littéraire (un style maladroit et redondant), le Journal de l’année de la peste est pourtant un texte mûrement pensé, fruit de plusieurs tentatives d’écriture dans des formats et des styles différents. Camus, qui s’en inspira, ne s’y était pas trompé. Jean Delumeau en fit une source essentielle pour penser L’histoire de la peur en Occident (1978).

    #peste #pandémie #guerre_aux_pauvres