e-traces

Le projet e-traces aborde le Web 2.0 dans le contexte de l’instauration progressive d’une société de la surveillance.

  • Comment Apple a atteint une valorisation boursière record
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/20/apple-franchit-la-barre-des-2-000-milliards-de-dollars-de-capitalisation-bou

    Grandes gagnantes de l’épidémie de Covid-19, les entreprises technologiques tirent la Bourse américaine vers des records. Elles sont toutefois vulnérables au conflit commercial sino-américain et aux enquêtes antitrust. Seul le géant saoudien du pétrole Aramco avait déjà franchi brièvement ce cap : l’entreprise informatique américaine Apple a vu sa capitalisation boursière dépasser les 2 000 milliards de dollars (1 688 milliards d’euros) pendant la séance du 19 août. Depuis que Tim Cook, 59 ans, a succédé (...)

    #Apple #Google #Microsoft #Amazon #Facebook #bénéfices #GAFAM

    • Grandes gagnantes de l’épidémie de Covid-19, les entreprises technologiques tirent la Bourse américaine vers des records. Elles sont toutefois vulnérables au conflit commercial sino-américain et aux enquêtes antitrust.

      Seul le géant saoudien du pétrole Aramco avait déjà franchi brièvement ce cap : l’entreprise informatique américaine Apple a vu sa capitalisation boursière dépasser les 2 000 milliards de dollars (1 688 milliards d’euros) pendant la séance du 19 août.

      Depuis que Tim Cook, 59 ans, a succédé en 2011 à son fondateur l’emblématique Steve Jobs, la valeur d’Apple, qui avait franchi le cap du milliard en août 2018, a presque sextuplé. Le franchissement de ce seuil confirme en pleine pandémie du Covid-19 la force extraordinaire des firmes numériques américaines. L’entreprise, qui a réalisé depuis un an 58 milliards de profits net pour un chiffre d’affaires de 274 milliards de dollars, vaut plus que toutes les entreprises du CAC40 réunies. Elle est suivie par Amazon et Microsoft (1 600 milliards de dollars chacune), Google (1 000 milliards) et Facebook (750 milliards).

      Des explications techniques

      Depuis le plus bas touché par la Bourse en mars 2020, ces cinq entreprises, les GAFAM, ont vu leur valeur en Bourse progresser de 3 000 milliards, autant que les cinquante plus grosses capitalisations américaines suivantes. Il y a des explications techniques à cette envolée : la baisse des taux d’intérêt par la Fed, la force de la tech pendant la pandémie et la recherche de valeurs sûres par les investisseurs, ce qui fait battre des records à la Bourse américaine en dépit de la récession. Les GAFAM représentent désormais le quart de l’indice de référence S&P 500 et expliquent largement sa hausse.

      L’affaire suscite des commentaires sceptiques du New York Times : « La progression rapide d’Apple vers les 2 000 milliards de dollars est d’autant plus extraordinaire qu’elle n’a pas fait grand-chose depuis deux ans. Elle a simplement construit une des machines à cash les plus efficaces de l’industrie technologique, qui a une telle emprise sur la manière dont les gens communiquent, se distraient et achètent qu’elle ne s’appuie plus sur des innovations radicales pour faire prospérer ses affaires. »

      Ce « pas grand-chose » est décisif, comme l’explique le Wall Street Journal dans un portrait consacré à Tim Cook. A Steve Jobs, l’homme produit, génial inventeur du Mac et de l’iPhone, a succédé celui qui savait bâtir un écosystème autour des produits. « C’est ce que les gens ne comprennent pas : le changement graduel est révolutionnaire pour Apple », a confié au WSJ un ancien de la maison, Chris Deaver. « Je savais qu’il fallait surtout que je ne cherche pas à mimer SteveJobs », déclara en 2017 M. Cook, qui surprit ses troupes en n’assistant pas à toutes les réunions produits. Peu de produits d’ailleurs : la smartwatch réalise certes un chiffre d’affaires supérieur à l’horlogerie suisse, les AirPods occupent la moitié du marché mondial des écouteurs, mais ensemble, ils ont représenté 24,5 milliards de dollars de ventes, moins que le record atteint par l’iPad (32 milliards), le dernier produit de Steve Jobs.

      Marchand de services

      Mais Tim Cook a prouvé qu’Apple était durablement plus que l’iPhone, ce qui lui permet d’éviter le destin d’un Nokia ou d’un BlackBerry. Il y a deux ans, le téléphone représentait 55 % des revenus de la firme. Il est tombé à 44 %. Apple a réussi à devenir un marchand de services, allant du stockage dans le cloud, facturé aux clients, à l’achat d’applications tierces, moyennant un prélèvement prohibitif de 30 %, en passant par la musique et la vidéo en streaming.

      Arrivé chez Apple en 1998, M. Cook a toujours misé sur la Chine, multipliant la production sur place (le fameux « conçu par Apple en Californie, assemblé en Chine » figurant au dos des iPhone) et réussi à vendre des smartphones à 700 millions d’utilisateurs, faisant de la Chine le second marché d’Apple. Le patron, qui a gagné 125 millions de dollars l’an dernier, a évité l’affrontement avec Donald Trump. Il a rapatrié 250 milliards offshore, donnant à M. Trump une victoire lors de sa réforme fiscale de 2017 (en réalité, M. Cook a surtout fait une économie d’impôt de plus de 40 milliards). M. Cook a laissé dire au président qu’il était à l’origine d’une création d’usine au Texas, alors qu’elle existait depuis 2013 et évité les tarifs douaniers dans la guerre commerciale sino-américaine. Le président l’a traité d’« ami » et l’a même nommé « Tim Apple ».

      Le numéro un d’Apple a aussi su fait preuve de souplesse vis-à-vis de Wall Street, acceptant de déjeuner en 2013 avec le raider Carl Icahn et augmentant ses rachats d’actions, qui ont atteint 360 milliards de dollars en huit ans. L’affaire a contribué à faire venir l’investisseur Warren Buffett.

      La classe politique – républicains et démocrates – leur reproche leur pouvoir excessif

      L’entreprise vaut aujourd’hui tente-cinq fois ses bénéfices, son plus haut niveau depuis 2008, avant le lancement de l’iPhone. C’est deux fois plus qu’en août, lorsque la firme a franchi le cap du milliard. Pourtant, les incertitudes existent : une aggravation du conflit sino-américain, où Apple a situé l’essentiel de sa production et surtout les attaques antitrust, alors que M. Cook a été interrogé sévèrement par le Congrès, le 29 juillet, en compagnie de Mark Zuckerberg (Facebook), Jeff Bezos (Amazon) et Sundar Pichai (Google).

      La classe politique – républicains et démocrates – leur reproche leur pouvoir excessif, même si le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden et sa colistière Kamala Harris n’ont jamais exigé leur démantèlement. Les concurrents sont aussi exaspérés.

      Jeudi 13 août, Epic Games, le créateur du jeu populaire Fortnite, a incité ses clients à acheter ses produits en le payant directement au lieu de passer par Facebook et Google. Immédiatement déréférencée des plates-formes de téléchargement Apple Store et Android, Epic a attaqué Apple et Google en justice pour pratiques anticoncurrentielles. Comme l’écrit le WSJ, « la valorisation à 2 000 milliards d’Apple ne laisse aucune place à l’erreur ».

      Airbnb frappe à la porte de Wall Street

      Airbnb a lancé officiellement mercredi 19 août son processus d’entrée en Bourse, après des mois de rumeurs et d’incertitude. La plate-forme de location de logements entre particuliers a déposé un dossier confidentiel auprès du gendarme de la Bourse américaine, la SEC, signifiant le début d’une longue procédure d’intronisation. Le groupe californien n’a pas divulgué d’informations financières, ni précisé combien de titres seraient mis sur le marché. Voici près d’un an, en septembre 2019, Airbnb avait fait part de son intention de se faire coter courant 2020. Mais il a dû mettre ses projets en suspens en raison de la pandémie de Covid-19, qui a dévasté le secteur du tourisme et des voyages au printemps. – (AFP.)