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Fil d’actualités Covid19-Migration-santé (veronique.petit@ird.fr) relié à CEPED-MIGRINTER-IC MIGRATIONS.

  • Angela Merkel assume avoir agi « avec humanité » en ouvrant les frontières allemande en 2015
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/29/cinq-ans-apres-angela-merkel-se-rejouit-de-l-integration-des-refugies_605028

    En réalité, le bilan est plus ou moins positif selon les indicateurs que l’on choisit de mettre en avant. En matière d’emploi, les chiffres d’aujourd’hui sont plutôt meilleurs que ceux sur lesquels tablaient les experts il y a quelques années. Selon une récente étude du très sérieux Institut de recherche économique DIW, qui a interrogé environ 8 000 réfugiés arrivés en Allemagne entre 2013 et 2016, 43 % ont trouvé un travail ou suivent une formation. Quant au nombre de ceux exerçant une activité leur donnant droit à une couverture sociale, il est passé de 84 500 à 362 600 de septembre 2015 à décembre 2019. « Dans l’ensemble, les réfugiés arrivés ces dernières années en Allemagne se sont mieux intégrés au marché du travail que ceux des années 1990 » venus principalement d’ex-Yougoslavie, explique Victoria Rietig, spécialiste des questions migratoires à la DGAP, un cercle de réflexion berlinois spécialisé dans l’étude des relations internationales. La crise due au coronavirus pourrait toutefois casser cette dynamique. « La montée du chômage va rendre plus difficile l’accès à l’emploi de ceux qui sont arrivés comme migrants », a reconnu Mme Merkel, vendredi, face à la presse. Ces chiffres globaux cachent néanmoins de fortes inégalités. Entre les sexes, d’abord : alors que 57 % des hommes ont trouvé un travail ou une formation, ce n’est le cas que de 29 % des femmes. Selon les nationalités, ensuite : entre les Syriens, dont 26 % ont fait des études secondaires, et les Afghans, qui ne sont que 8 % dans ce cas, selon les chiffres du DIW, les chances de s’intégrer en Allemagne ne sont pas du tout les mêmes. Le plus grand facteur d’inégalité est cependant lié au statut légal des individus, entre ceux qui ont le doit de séjour et ceux qui ne disposent que d’une « tolérance » (Duldung), autrement dit ceux dont la demande d’asile a été rejetée mais qui ne peuvent pas être expulsés, soit parce qu’ils sont malades, soit parce que leur pays d’origine refuse de les accueillir, soit parce qu’ils suivent une formation en Allemagne. Leur nombre est aujourd’hui estimé à 200 000, soit deux fois plus qu’en 2013. « C’est là qu’est le gros problème. Il s’agit d’une population de deuxième classe dont les conditions de vie souvent très précaires reflètent l’absence de stratégie claire de la part des dirigeants allemands qui, d’un côté, ne poussent pas à leur expulsion mais, de l’autre, ne veulent pas prendre le risque de les régulariser », explique Victoria Rietig.

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