Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Pulpe fiction dans les quartiers nord de Marseille - regards.fr
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    À la tĂȘte de son propre centre d’#esthĂ©tique, Monia Institut, dans le quartier de Saint-Louis depuis douze ans, Monia Dominique confirme l’emballement. « Je dirais que 50% de ma clientĂšle a dĂ©jĂ  fait soit de la mĂ©decine esthĂ©tique, soit de la #chirurgie », estime la trentenaire. Native de la Savine, une citĂ© du 15e, sa belle-sƓur Alexia abonde. « Aujourd’hui, tout le monde veut la bouche de Kylie et les seins de Kim Kardashian ! », sourit l’esthĂ©ticienne. À vingt-cinq ans, elle a subi une rhinoplastie, pour affiner un nez qu’elle n’aimait pas. Fluette, elle montre avec dĂ©pit sa poitrine menue sous son soutien-gorge push-up rose pastel. Refaire ses seins ? Elle l’envisage : « AprĂšs mon premier enfant ».

    Aujourd’hui, la clinique PhĂ©nicia revendique prĂšs de 40% de clientes issues des quartiers populaires du Nord de la ville. « C’est une clientĂšle Ă  la recherche de considĂ©ration. Mais qui, parfois, ne maĂźtrise pas tous les codes et a, avec la chirurgie, un rapport de consommation immĂ©diate », analyse Isabelle Delaye, directrice de la communication dans l’établissement. Une mode dont les icĂŽnes incontestables du moment sont les sƓurs Kardashian, brunes incendiaires aux courbes trĂšs avantageuses. « Il faut parfois calmer les ardeurs, prolonge le Dr Marinetti. On nous demande beaucoup de bouches agressives Ă  la Nabilla. Ou des seins dĂ©crits comme "naturels" mais qui, en fait, ne le sont pas. Les seins bombĂ©s vers le haut, comme Kim Kardashian, ça n’existe pas dans la nature ! C’est importĂ© des États-Unis, c’est le surgical look Ă  l’AmĂ©ricaine. »

    À l’influence des sĂ©ries et de la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© s’ajoute le poids, tout aussi Ă©crasant, de la publicitĂ©, des clips, voire de la pornographie. « La tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© est, souvent, une mise en compĂ©tition des corps, sur un modĂšle rĂ©actionnaire, nĂ©olibĂ©ral. Une hiĂ©rarchie entre ceux censĂ©s ĂȘtre beaux et ceux censĂ©s ĂȘtre laids
 », note Sophie JĂ©hel, maĂźtresse de confĂ©rence Ă  l’universitĂ© Paris 8. BasĂ©es sur des caricatures de fĂ©minitĂ© et de masculinitĂ©, ces reprĂ©sentations ont un impact Ă©norme. Dans son cabinet du 5e arrondissement, dans le centre-ville marseillais, ce mĂ©decin en convient : « Les jeunes femmes arrivent avec sur leurs portables des photos des actrices de la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© Ă  qui elles s’identifient et donc veulent ressembler ». Sonia, vingt-six ans, qui confesse sans mal avoir subi une double mammoplastie, en tĂ©moigne. « Nabilla, ça a Ă©tĂ© un truc Ă©norme, ici. D’un coup, tout le monde a voulu des gros seins et des Louboutin ! », lĂąche-t-elle en riant.

    @beautefatale