• Hamada Tamimi a été traîné d’une prison israélienne à une autre et a été libéré quatre jours après, sans avoir été interrogé
    Amira Hass - Haaretz - Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers
    https://www.france-palestine.org/Hamada-Tamimi-a-ete-traine-d-une-prison-israelienne-a-une-autre-et

    Les soldats israéliens ont fait une descente chez Hamada Tamimi, ont confisqué des téléphones et une caméra, ont battu les membres de sa famille et l’ont emmené. L’armée a déclaré que son arrestation était due à des considérations opérationnelles.

    Des soldats des forces de défense d’Israël ont arrêté Hamada (Mohammed) Tamimi au petit matin du dimanche 23 août, chez lui dans le village de Nabi Saleh en Cisjordanie. Il a été libéré dans la soirée du mercredi 26 août : personne ne l’a interrogé, personne ne lui a dit pourquoi il avait été arrêté, personne ne s’est excusé pour la fausse arrestation.

    « Tout d’un coup le gardien est venu dans la cellule et m’a dit de m’habiller parce qu’on me libérait », rappelle Tamimi, âgé de 21 ans. « Je venais de laver la seule chemise que j’avais, et elle était encore humide quand je l’ai mise. Je ne pouvais pas le croire ». Il souriait alors qu’il nous racontait ceci ; ses yeux souriaient aussi. Mais ce furent quatre jours de torture émotionnelle et physique pour lui et pour sa famille – le genre de routine dont tant de Palestiniens font l’expérience, qui n’est pas racontée ni rapportée.

    « S’ils font un film sur chaque famille de notre village, on va fermer Bollywood », déclare Manal, sa mère, en décrivant la routine.

    Un ami de la famille m’a appelée au soir du lundi 24 août, en m’expliquant que près de deux jours s’étaient écoulés depuis l’arrestation de Tamimi, sans que sa famille sache où il était. Peut-être qu’une question adressée aux autorités concernées accélèrerait les choses ? Le mardi matin les services de sécurité du Shin Bet ont déclaré à Haaretz : il n’est pas avec nous, il est détenu par la police.

    Manal et son mari, Bilal, ont acquis une grande expérience des arrestations : des leurs et de celles de leurs enfants et de leurs parents. Après tout, c’est une partie du prix à payer pour la lutte populaire (qui a été gelée pour l’instant) contre la prise de contrôle des terres et de la source naturelle des villages de Nabi Saleh et Deir Nizam par les colons de la colonie voisine de Halamish.

    Mais les Tamimi ne se souviennent pas d’un tel retard pour être informé du lieu de détention. Ils étaient particulièrement inquiets parce que, le 31 janvier, Hamada avait été blessé par un tir des FDI. La balle est restée incrustée près de son bras gauche, près de l’aorte. Il est dangereux de l’extraire, ont dit les médecins.

    « S’ils le frappent, la balle est susceptible de bouger », a dit Manal. « Et récemment il a aussi éprouvé de la douleur ». Un morceau d’une autre balle, tirée par un soldat des FDI, s’est incrustée en janvier 2015 dans la cuisse gauche de son fils et y est restée. (...)

    https://www.haaretz.com/opinion/.premium-a-treat-for-israeli-soldiers-raiding-a-palestinian-home-at-3-a-m-1