• Quand Macron se prend pour Napoléon
    Par Muhammad Hussein - 5 septembre 2020 – Middle East Monitor – Traduction : Chronique de Palestine
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    (...) Plus de deux siècles plus tard, nous avons maintenant le président Macron qui, après l’explosion catastrophique du mois dernier, a parcouru les rues de Beyrouth, la capitale du Liban, marchant parmi les décombres et consolant le peuple. Il lui a assuré que leur ancienne France bien-aimée les sauverait des terribles erreurs de son gouvernement indigène, corrompu et incompétent, en promettant d’envoyer au gouvernement libanais une feuille de route de réformes à mettre en œuvre pour se remettre sur pied.

    Ce projet de proposition de réformes a récemment été envoyé au gouvernement libanais et à ses blocs politiques par l’ambassade de France. Il consiste en un schéma général des réformes nécessaires, concernant les finances, l’aide humanitaire internationale, la construction de systèmes de gouvernance améliorés, la lutte contre la contrebande et la corruption, l’amélioration du secteur de l’électricité et la reconstruction du port détruit de Beyrouth.

    La France a même donné un délai pour la mise en œuvre de ces réformes en fonction de leur importance, avec des limites allant d’un mois à un an. Et elle ne s’est pas limitée à cela, puisqu’elle a également menacé les responsables politiques libanais de sanctions si les réformes ne sont pas appliquées dans les délais impartis.

    Ces réformes et leurs objectifs déclarés semblent bien beaux à première vue, mais le document pose une condition sous-jacente à la renaissance du Liban : la France doit prendre la tête du processus. Paris jouerait un rôle majeur dans les réformes, proposant puis déployant ses équipes pour l’audit financier de la Banque du Liban, l’amélioration de son système de santé, la mise en place d’élections anticipées et la reconstruction du port.

    Grâce à son poids diplomatique et financier, ce rôle de premier plan permettrait à la France – sous la menace de sanctions – de se positionner comme la puissance coloniale qu’elle était autrefois, plutôt que comme une nation solidaire d’une autre nation. (...)

    #Liban #FranceLiban