l’histgeobox : Dans les pas de Demy, visitons le Rochefort des Demoiselles.
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Derrière les couleurs pastels et l’apparente légèreté du propos se cache une réalité plus grave. Madame Yvonne élève seul Boubou. « Nous fûmes élevées par maman / Qui pour nous se priva, travailla vaillamment / Elle voulait faire de nous des érudites / Et pour cela vendit toute sa vie des frites », chantent les jumelles. Courageuse, Yvonne s’affaire dans son café, où elle se dit « séquestrée », « clouée » Le malheureux Boubou insupporte sa mère et ses demi-sœurs. Aller le chercher à l’école semble une corvée pour les trois femmes qui le rabrouent sans cesse. Comme souvent chez Demy, la figure du père est montrée négativement ou absente. Pépé se fait servir ou assemble ses maquettes rivé à sa chaise.
Demy s’intéresse à des gens ordinaires et à leur quotidien. Il aime les marginaux ou les gens peu considérés. Il met en scène des marins, des forains auxquels il fait chanter une ode au nomadisme, des femmes libres et indépendantes qui ne se font pas dicter leur choix par la morale bourgeoise ambiante, osent parler en public du « creux de leurs reins » et de leur nudité. Elles sont libres, audacieuses, insolentes, hédonistes et détonnent dans la société patriarcale d’alors. A fortiori, les jumelles sont des enfants naturels, ce qui reste encore mal vu en 1967.