Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Les mĂ©decines terrestres face au coronavirus | Terrestres
    ▻https://www.terrestres.org/2020/09/30/les-medecines-terrestres-face-au-coronavirus

    Dans la tourmente du covid-19, nous prenons lĂ©gitimement la dĂ©fense des personnels soignants et du systĂšme de soin, contre la dynamique nĂ©olibĂ©rale de destruction de la SantĂ© comme service public et bien commun, enclenchĂ©e depuis une vingtaine d’annĂ©es. Pourtant, n’est-il pas important, vital mĂȘme, que cet Ă©vĂ©nement considĂ©rable rende aussi possible un questionnement sur le monopole d’une mĂ©decine moderne dont la rationalitĂ© et l’« efficacitĂ© » toujours vantĂ©es, sont nĂ©anmoins solidaires d’un systĂšme de vie profondĂ©ment pathogĂšne ?

    Il y a prĂšs de 50 ans, Ivan Illich posait dans NĂ©mĂ©sis mĂ©dicale une question simple et plus que jamais d’actualitĂ© : celle de la contre-productivitĂ© de l’institution mĂ©dicale moderne. Cette mĂ©decine entretient une promesse gĂ©nĂ©rale de « guĂ©rison » plus que de santĂ© et de prĂ©vention. Elle se fonde sur une coupure profonde entre le corps mĂ©dical qui sait, prescrit et « prend en charge », et le « patient », hĂ©tĂ©ronome, nu et passif face au traitement. Mais cette promesse de guĂ©rison, cette quĂȘte de nouveaux traitements et vaccins n’est-elle pas vaine et sans fin, dĂšs lors qu’elle s’avĂšre profondĂ©ment solidaire d’un systĂšme de vie industrialisĂ© qui gĂ©nĂšre constitutivement des maladies et des nuisances nouvelles, liĂ©es aux pesticides, aux perturbateurs endocriniens, aux polluants chimiques dissĂ©minĂ©s partout, Ă  la pollution de l’air, mais aussi Ă  la dĂ©forestation, au braconnage d’espĂšces sauvages et Ă  l’agrobusiness ?

    De fait, aucun autre horizon collectif de soin n’a encore surgi dans le dĂ©bat autour de l’évĂ©nement du covid-19. Notamment, aucune place positive n’aura Ă©tĂ© accordĂ©e, du moins dans l’information « grand public », aux visions, propositions et solutions des mĂ©decines dites alternatives. Or, ces autres mĂ©decines, associant plantes mĂ©dicinales, travail de long terme de renforcement de notre systĂšme immunitaire et souci pour l’alimentation, sont plus enclines Ă  penser des techniques de soin reliant les humains et leurs milieux de vie, Ă  concevoir l’individu comme un foyer de relations, dont la santĂ© dĂ©pend de la qualitĂ© mĂȘme de ces relations. La mĂ©decine et la santĂ©, ici, ne sont alors plus dissociables de la forme de vie que nous menons et des relations que nous entretenons avec notre milieu.

    En compagnie de Thierry ThĂ©venin et Lilian Ceballos nous allons essayer de comprendre comment et pourquoi dĂ©fendre une mĂ©decine terrestre. Renouant avec un pan de l’écologie politique des annĂ©es 1970 s’interrogeant sur les conditions et les institutions du soin, nous essayons de saisir cet Ă©vĂ©nement planĂ©taire du covid-19 pour ne pas seulement en appeler Ă  plus de moyens pour la mĂ©decine telle qu’elle se pratique dans nos sociĂ©tĂ©s industrialisĂ©es, mais aussi pour mettre en discussion les limites constitutives de cette mĂ©decine-lĂ  et poser le problĂšme de l’unitĂ© complexe du soin des humains et du soin des milieux de vie.